Interview x Guénola PELLEN

 

 

Être français, c’est avoir conscience que notre langue

est une force et une ouverture sur le monde »

 

 

 

Dans leurs relations et  leurs échanges, la France et les États-Unis sont des grands adeptes du “Je t’aime moi non plus”. Mais comment les Français sont-ils aujourd’hui perçus par les Américains ? Comment se porte le rêve américain au cœur des États-Unis post-Obama ?

AUDIENCE a traversé l’Atlantique, direction New York, pour rencontrer Guénolla Pellen, rédactrice en chef “made in France” de l’historique magazine France-Amérique. Let’s go!

 

 

 

ADEKWA Avocats Lille - Interview Guénolla PELLEN - AUDIENCE #5

 

 

 

 

 

AUDIENCE : Guénolla Pellen, racontez-nous l’histoire de votre magazine…

G P : Lointain descendant de la Gazette Françoise, imprimée par l’armée de Rochambeau sur la frégate Neptune en pleine guerre d’Indépendance américaine (1780-1781), France-Amérique a été créé en 1943 par des Français exilés à New York, dans le but de sensibiliser le public américain à la cause française et soutenir le mouvement de résistance organisé par Charles de Gaulle. Sur la une de la première édition datée du 23 mai 1943, que nous conservons à la rédaction new-yorkaise, on peut lire ce télégramme du Général de Gaulle : « Je souhaite bonne chance à France-Amérique. STOP. Je suis certain que votre journal contribuera à faire connaître à l’Amérique notre amie ce que peut et ce que veut la France. STOP. Il aidera ainsi à renforcer entre nos deux pays l’amitié qui est indispensable à la victoire et à la reconstruction du monde ».

À sa création, le journal était dirigé par l’avocat et député Henry Torrès et le journaliste Émile Buré. Son objectif était double : politique et journalistique. Le financement de l’hebdomadaire était assuré par la délégation française de la France Libre et par des banquiers et industriels locaux comme le baron de Rothschild. France-Amérique publiait la plupart des intellectuels gaullistes exilés comme Henri Bernstein, mais aussi des intellectuels issus de la résistance intérieure comme l’écrivain Louis Aragon.

 

Que s’est-il passé à la fin de la guerre ?

G P : Le journal a été dirigé pendant dix-huit ans par le sénateur des Français de l’étranger Jacques Habert, ancien résistant, soldat et historien dont la thèse soutenue à l’Université de Columbia a rappelé la découverte française de la baie de New York en 1524 et le nom originel de “Nouvelle Angoulême” donné à cette terre, en l’honneur du roi François Ier. La nouvelle version du journal titrait toujours sa première page sur les nouvelles mondiales mais les informations des communautés françaises aux États-Unis n’étaient jamais oubliées. Le journal couvrait les réunions de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), l’actualité des associations françaises et les cérémonies d’Anciens Combattants.

Le journal a ensuite appartenu au Figaro qui en fait son édition internationale américaine dans les années 1960. Il était alors dirigé par le grand reporter et correspondant du Figaro à New York, Jean-Louis Turlin, qui a redonné au titre son statut de journal d’actualité, en faisant la part belle aux enquêtes, aux reportages et à l’opinion. Le titre est repris par l’éditeur américain et francophile Louis Kyle au début des années 2000.

 

 

Et aujourd’hui ?

G P : En 2013, l’essayiste et patron de presse franco-américain Guy Sorman est devenu président du titre et l’a transformé en revue haut de gamme. Les couvertures sont confiées à l’illustrateur de presse Olivier Tallec. Devenu bilingue français-anglais en 2015, le magazine s’adresse à la fois aux Français établis aux États-Unis et aux Américains francophiles. Trait d’union entre les États-Unis et la France, c’est la seule revue d’information française diffusée à travers l’ensemble du territoire américain.

 

 

« Nous sommes souvent perçus comme arrogants,

râleurs et grévistes invétérés »

 

 

 

C’est quoi pour vous être Français ?

G P : C’est aimer la langue française, qu’elle soit poétique, philosophique, littéraire ou satirique. C’est aussi avoir de l’esprit, de la curiosité, un goût pour les sciences. Le système scolaire français reflète ce goût de l’intellectualisme. Dès le secondaire, on enseigne la philosophie ! Être français, c’est avoir conscience que notre langue est une force et une ouverture sur le monde. Avec l’anglais, le français est la seule langue à être parlée sur tous les continents. Et on compte 274 millions de francophones dans le monde ! À travers ces échanges circulent des valeurs, une culture universaliste héritée des Lumières. Cette francophonie participe à sa manière à la paix dans le monde. Plus d’un tiers des pays représentés aux Nations unies sont francophones.

 

Qu’est-ce qui vous manque le plus de la France ?

G P : La culture du café et du bistrot : son cadre familier, le “petit noir” au comptoir servi avec son verre d’eau plate, la carte des vins, des plats simples et bon marché mais traités de manière gastronomique, avec des produits frais du marché. C’est un lieu de vie et d’observation sociologique qui incarne à mes yeux le vivre-ensemble à la française et l’esprit de camaraderie. On y tisse du lien social, on y prend le temps de la réflexion, on s’y arrête pour lire un roman. Les terrasses, extensions du café, sont un poste d’observation idéal : situées sur la rue, elles permettent de suivre des yeux le mouvement tout en étant passif. Le poète Léon-Paul Fargue les surnommaient les « académies de trottoir ». Après les attentats, les Français ont suivi le mot d’ordre “Tous au bistrot” lancé par un groupe de restaurateurs. Ce n’est pas un hasard. La culture, l’art, les livres, la musique, le cinéma, l’amitié, la nourriture, le vin et les terrasses restent à mon avis les meilleures armes de la France. Deux autres choses me manquent aux États-Unis : la rentrée littéraire et la sécurité sociale !

 

Comment se porte l’image de la France aux États-Unis ?

G P : Il y a une dichotomie entre l’image de la France, souvent positive, et celle des Français. Autant notre langue et notre culture jouissent d’une aura très positive, autant les Français ont parfois mauvaise réputation. La France souffre sans doute d’un déficit d’image politique dans l’opinion publique américaine. C’est logique car, en réalité, la France est moins importante qu’hier pour les États-Unis, même si elle le reste sur le plan militaire. Mais la France occupe une place importante dans les médias américains. La situation politique du pays après les attentats et l’élection présidentielle ont été très suivies et commentées. La presse américaine est parfois critique. Le New York Times s’est ému à plusieurs reprises de la prolongation de l’État d’urgence allant à l’encontre de la notion de liberté si chère aux Américains, et de l’absence de débats sur ce sujet dans la campagne présidentielle. En-dehors de la politique, l’image de la France est aussi liée au luxe et à ses enseignes : Louis Vuitton, le champagne, le Made in France…

 

Quels sont justement les plus gros stéréotypes accolés aux Français ?

G P : Les clichés négatifs sont immuables : nous sommes souvent perçus comme arrogants, râleurs et grévistes invétérés. Selon les sources, nous aurions aussi une hygiène douteuse. Mais tout n’est pas négatif. Parmi les clichés positifs les plus répandus, celui de la femme française tient le haut du pavé : avec son chic inné, sa silhouette parfaite et ses enfants modèles, elle désespère les housewives américaines qu’elle nargue en buvant du vin et en fumant des cigarettes, tout en citant Montesquieu et Jean-Luc Godard. C’est le mythe de la femme française. Les Américains concèdent aux Français un goût particulier pour tout ce qui est romantique : ne sommes-nous pas tous des French lovers, à l’image de l’acteur Louis Jourdan, minot de Marseille parti vivre sa passion du cinéma à Paris et devenu star adulée à Hollywood ? Sans oublier le French kiss, baiser langoureux encore exotique aux yeux de l’Amérique puritaine.

Nous sommes aussi réputés pour notre talent à concilier vie professionnelle et vie privée, et on nous reconnaît un certain flegme, tantôt envié, tantôt reproché, qui flirte avec la joie de vivre mais n’exclut pas de passer la moitié du temps à se plaindre. Dans l’habillement (mode et style), les bonnes manières (à table notamment) et surtout la gastronomie, le Français est supposé régner en maître : nos palais et nos nez prononcés (un autre cliché répandu sur les hommes français) feraient de nous les experts en matière de vins et de terroir. Quand ils ne savent plus quoi inventer pour qualifier les Français, les médias américains usent et abusent de l’expression « un je-ne-sais-quoi », en français dans le texte, car il s’agit d’un concept intraduisible.

 

Quelle méthode, politique ou manière de vivre “made in USA” appliqueriez-vous en France ?

G P : J’importerais certains aspects positifs de la culture d’entreprise américaine. La culture de l’empowerment par exemple, qui délègue un pouvoir décisionnaire et une grande autonomie à ses subordonnés. L’idée est de faire confiance à l’individu et de lui laisser la liberté pour s’accomplir. On favorise ainsi sa mobilité au sein de l’entreprise. Un employé qui fait ses preuves se verra rapidement proposer un poste de manager, qui mènera logiquement à un poste de direction. Ce fut mon cas : je suis passée en trois ans d’un statut de stagiaire à celui de rédactrice en chef. Les rapports sont aussi généralement moins hiérarchiques qu’en France, ce qui est appréciable. Les techniques de management américaines insistent aussi sur l’importance des échos positifs (positive feedback) plutôt que sur les aspects négatifs. On encourage les employés à améliorer leurs performances. Mais tout n’est pas rose ! Le cas échéant, on n’hésite pas à se séparer d’un employé. La culture américaine de l’entreprise est à double tranchant.

 

 

 

« Pour les Américains, la vie est une course

à l’enrichissement et à l’accomplissement »

 

 

 

À l’inverse quelle méthode, politique ou manière de vivre “made in France” appliqueriez-vous aux États-Unis ?

G P : Aux États-Unis, je m’applique déjà au quotidien à ne pas sacrifier une certaine qualité de vie à la française, à continuer à partir en vacances même si près de la moitié des Américains ne prennent pas leur congés, à prendre le temps de manger en choisissant si possible des aliments de qualité quand tout pousse l’employé américain à avaler un sandwich devant son ordinateur, à me plonger dans un roman ou un film étranger quand le cinéma et la littérature étrangère ne représentent pas plus de 3% de l’offre culturelle aux États-Unis. J’essaie de lire davantage la presse internationale pour ouvrir mon regard sur le monde. J’interroge la notion de “culture dominante” si éloignée des concepts égalitaires républicains français. Je m’autorise, de temps à autre, à me mettre en colère et refuse de mâcher systématiquement mes mots au nom du “politiquement correct”. Enfin, je tâche de m’extraire de la culture du résultat pour me consacrer aux mille autres petits plaisirs de la vie, notamment intellectuels et culinaires, ce qui n’est pas incompatible.

 

Quelles sont les personnalités françaises les plus connues aux États-Unis ?

G P : Parmi les quelques 300 000 Français résidant ou travaillant aux États-Unis, ils sont des milliers à se distinguer dans des domaines aussi variés que la mode, le cinéma ou l’économie. Parmi les personnalités françaises les plus connues et appréciées, citons l’actrice Marion Cotillard, révélée au public américain lors des Oscars 2008 pour son rôle d’Édith Piaf dans le biopic musical d’Olivier Dahan, les stars du basket Tony Parker et Joakim Noah qui évoluent respectivement au sein de la NBA (avec les Spurs de San Antonio pour le premier, chez les Chicago Bulls pour le second), le réalisateur et producteur Luc Besson à qui l’on doit quelques succès au box-office américain comme les films Léon, Le Cinquième élément ou plus récemment Lucy (avec Scarlett Johansson), l’acteur Omar Sy qui vit à Los Angeles depuis le succès du film Intouchables aux États-Unis, la chanteuse Christine and the Queens qui a fait la couverture du magazine Time ou encore l’économiste Thomas Piketty, invité l’an dernier de l’émission satirique The Late Show pour défendre son best-seller, Le Capital au XXIe siècle. Mais la vraie vedette est un noble de 260 ans, quasi inconnu en France : le marquis de La Fayette, héros français de la Révolution américaine. « La Fayette est partout, que ce soit sur nos têtes ou sous nos pieds. Le jour, nous enfilons des manteaux La Fayette, et la nuit nous dormons sous des couvertures La Fayette. Il y a du pain La Fayette, du beurre La Fayette, du bœuf La Fayette, et toutes sortes de légumes La Fayette, du navet ordinaire au plus délicat plat de céleri, entre autres produits estampillés La Fayette dont la liste exhaustive serait bien trop fastidieuse », écrivait le Saturday Evening Post en 1824. Signe de ce culte de la célébrité, pas moins de quarante villes portent encore son nom aux États-Unis. 

 

Et comment se porte le rêve américain ?

G P : « Make America great again » était le slogan de campagne de Ronald Reagan, avant d’être repris par Donald Trump. Cette promesse laisse entendre que le rêve américain serait un paradis perdu. Pourtant, le rêve américain est plus vivace que jamais. Combien de Français rêvent de tourner le dos à l’administration et la frilosité françaises pour refaire leur vie en Amérique en lançant leur entreprise en quelques mois ? C’est encore possible, mais cette expatriation à un coût de plus en plus élevé. Les loyers de plus en plus chers, surtout dans des villes comme New York ou San Francisco. Une entreprise française sur deux en moyenne se solde par un échec. Il est suicidaire aujourd’hui de tout plaquer pour venir tenter sa chance aux États-Unis sans être bien préparé. On peut s’interroger : serait-ce la fin du rêve américain ? Sans doute pas, des personnes talentueuses pourront obtenir une bourse. Des étudiants un visa d’études. Des entrepreneurs un visa de travail. Les scientifiques les plus doués se verront offrir les clés d’un laboratoire d’une grande entreprise ou d’une université. Aux États-Unis, on aime la matière grise et les billets. Si votre portefeuille n’est pas garni, une idée de génie vous ouvrira peut-être les portes de l’Amérique qui pratique l’immigration choisie.

 

Qu’est-ce qui distingue le plus les Américains des Français ?

G P : Peut-être leur rapport au temps, à l’argent et aux biens matériels… En France, on aime “laisser le temps au temps” et prendre du temps pour soi. On fait souvent passer sa personne, sa famille, ses amis, ses loisirs, et son bien-être avant la réussite professionnelle. Aux États-Unis, l’un des dictons les plus populaires est « Time is money » (ndlr : le temps, c’est de l’argent). C’est révélateur. Pour les Américains, la vie est une course à l’enrichissement et à l’accomplissement d’une carrière professionnelle. L’expression « To keep up with the Joneses » (ndlr : se maintenir matériellement au même niveau que ses voisins) illustre bien cet état d’esprit, tandis qu’en France, le succès et la richesse, sont encore perçus souvent comme immoraux, en même temps qu’espérés, et demeurent un sujet tabou.

 

À l’inverse, qu’est-ce qui les rapproche le plus ?

G P : Leur amour de la liberté. À cet égard, il est révélateur que la Statue de la Liberté, monument national américain symbolisant le rêve américain aux yeux du monde, soit un don du peuple français à l’occasion du centenaire de l’indépendance américaine. Elle fut coréalisée par Gustave Eiffel. La boucle est bouclée.

 

Quel regard portez-vous sur les premiers mois de la présidence Trump ?

G P : Le discours « America first », qui sous-entendait que Trump s’intéresserait avant tout à la politique interne, s’est vite mué en un discours du type « America is back », après les premières frappes en Syrie. Cette attitude interventionniste comporte des risques. Le leadership pour Trump passe par le protectionnisme à l’image de ce mur qu’il souhaiterait construire entre les États-Unis et le Mexique, plutôt que par des ponts et la diplomatie. L’Amérique des cent premiers jours de Trump est très masculine et très blanche, sous haute tension et chaotique. Elle s’est démarquée par une attitude hostile envers la presse, un mépris des institutions onusiennes, des décrets comminatoires et contestés. Et par l’annulation des engagements climatiques et environnementaux. Trump est déjà le président le plus impopulaire de l’histoire des États-Unis. Il est moins le président des Américains, qui se sont abstenus à 45% de voter – un chiffre d’abstention record ! – que celui de la minorité qui l’a élu. Cette Amérique fait peur et déçoit, surtout en France où l’arrivée au pouvoir d’Obama avait fait naître beaucoup d’espoirs.

 

Y-a-t-il un changement radical par rapport à l’administration Obama ?

G P : En France, l’élection de Barack Obama avait profondément amélioré l’image de l’Amérique, après la période difficile de l’administration Bush. Aux États-Unis aussi, l’image de la France s’était améliorée avec la venue au pouvoir de Nicolas Sarkozy, plus atlantiste que ses prédécesseurs. Et puis l’élection de Donald Trump à la présidence a rejeté les huit années de présidence Obama. Aujourd’hui, il me semble que l’on retrouve une fragilité psychologique des relations entre la France et les États-Unis. Une fragilité d’autant plus grande que l’on traverse une période de turbulences : terrorisme, chômage, Brexit, vague migratoire et montée des nationalismes et des populismes en France et en Europe. Repli sur soi, division, racisme : les maux sont à peu près les même en Amérique qu’en Europe.

 

Pour finir, si l’envie nous prenait de prendre un vol pour les États-Unis, quelles destinations nous conseilleriez-vous ?

G P : Detroit. Après les affres du marasme économique, cette ancienne capitale de l’industrie automobile a su se réinventer par la culture, l’urbanisme urbain et l’esprit DIY (Do it Yourself). L’architecture Art Déco de la ville, témoin de son opulence, est somptueuse. La ville est aussi reputée pour sa scène musicale : elle a vu naître Iggy Pop, la Motown, Eminem et la techno. Elle mélange populations noires (l’une des plus importantes du pays), blanches et des populations d’Asie du sud-est. En plus d’être très belle architecturalement, la ville possède des milliers de fermes urbaines où sont cultivés suffisamment de légumes pour nourrir la moitié de la population de la ville. Un quartier comme celui de Corktown où se sont installés les premiers immigrés irlandais et dominé par la superbe Michigan Central Station (construite en 1913 et aujourd’hui en cours de réhabilitation après des décennies d’abandon) est en plein renouveau : sur son avenue principale, les bars, restos et cafés branchés pullulent. On se croirait presque à Williamsburg, le quartier hipster de New York. Si vous êtes de passage et que vous aimez le jazz, ne manquez pas le Detroit Jazz Festival qui se tient tous les ans en septembre. Les amateurs de techno se rendront au Grasshopper Underground, dans la banlieue proche de Detroit, à Ferndale. Enfin, je recommande de s’arrêter boire une bière au dive bar The Old Miami dans le quartier de Midtown, où se retrouvent les vétérans des guerres américaines, certains très jeunes, d’autres vétérans du Vietnam. Le jardin est immense et accueille une foule bigarrée, souvent tatouée et étrangement pacifique, au milieu de statues antiques. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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