Coup de gueule x Philippe FOUSSIER

[ Coups de Gueule   –   Épisode 5/20 ]

 

 

 

L’URGENCE DU COMBAT UNIVERSALISTE

 

ADEKWA Avocats Lille - Philippe FOUSSIER

 

Philippe Foussier est le Grand Maître du Grand Orient de France de 2017 à 2018.

 

 

Nous avons célébré, le 10 décembre dernier, le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Mais cette Déclaration des droits et le concept même d’universalisme sont de plus en plus malmenés, dans les enceintes internationales comme par divers courants politiques ou associatifs. De toute part, ses adversaires lancent l’offensive. Ils sont, au choix, les différentialistes, les ethnicistes, les racialistes, les tenants du relativisme culturel. Ils essentialisent sans cesse. Ils pratiquent l’assignation identitaire à tel point que “l’identité” est devenu leur mot fétiche. La communautarisation de la société les comble d’aise. Il y a, bien sûr, parmi eux, les légions d’une extrême droite qui a toujours récusé l’universalisme car, pour elle, il y a des races, des ethnies, des couleurs de peau qui justifient une irréductible différence entre les êtres humains. C’est à partir de ces thèses que, dans les années 1940, en France, il y avait des wagons de métro et des squares réservés aux Juifs, qu’il y avait aux États-Unis d’Amérique ou en Afrique du sud, dans les années 1960 et au-delà, des autobus et des toilettes publiques interdits aux Noirs.

 

C’est cette même idéologie, désormais revendiquée par des fractions de la gauche et de l’extrême gauche, aimantées par la mouvance dite indigéniste et/ou décoloniale, qui prétend justifier en France aujourd’hui la convocation à des “camps racisés” et, avec la caution d’universitaires et d’intellectuels, la tenue de colloques interdits aux Blancs ! Cela a lieu en France aujourd’hui. La gangrène raciste gagne du terrain. En France, sa propagation a été considérable en quelques années au-delà de la seule extrême droite.

 

Contre ces nouveaux ennemis de la fraternité universelle, celle que nous nous efforçons de bâtir depuis le siècle des Lumières, une mobilisation énergique et combative est une ardente obligation. Républicains universalistes, il nous faut sans relâche, comme l’ont fait nos ancêtres combattant pour l’émancipation, continuer d’abattre les murs que l’on dresse entre les êtres humains, en particulier à raison de leurs origines ethniques.

 

C’est la tâche urgente, prioritaire, centrale, à laquelle nous devons nous consacrer : faire vivre ou revivre l’universalisme. Cette entreprise a, de surcroît, le mérite de pouvoir rassembler toutes les femmes et tous les hommes attachés à la liberté, à l’égalité et à la fraternité, quelles que soient leurs sensibilités, leurs options partisanes ou leurs origines.

 

L’universalisme constitue le socle de notre culture commune, celle qui a été codifiée dans la Déclaration des droits de l’homme de 1948. Si nous ne gagnons pas cette guerre des idées – dont les implications pratiques s’étalent sous nos yeux – alors, nous risquons d’être –à nouveau- ensevelis sous l’ordre barbare.

 

 

 

Tribune issue du dernier numéro de notre magazine AUDIENCE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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