Coup de gueule x Jacques SÉGUÉLA

[ Coups de Gueule   –   Épisode 4/20 ]

 

 

 

LE DIABLE S’HABILLE EN GAFA

 

ADEKWA Avocats Lille - Jacques SÉGUÉLA

 

Jacques Séguéla est publicitaire, cofondateur de l’agence de communication RSCG (devenue Havas). Il a participé à plus de 1 000 campagnes, dont 20 présidentielles, et a écrit 27 livres. Le dernier : Le diable s’habille en GAFA (Broché, 2018).

 

 

Qui sont les GAFA, l’armée de 800 000 collaborateurs des quatre Majors numériques  : Google, Apple, Facebook et Amazon qui ont envahi sans résistance notre quotidien. Leur but n’était pas de conquérir les sols mais nos esprits pour mieux nous rendre dépendants dans nos achats, nos loisirs, nos jobs, nos pensées. Et finir par peser 2 600 Milliards de dollars, le PIB de la France.

 

Apôtres de l’omnipotence, les patrons de Silicon Valley rêvent de dominer le monde et chaque jour qui passe les rapproche de la réalité. Jamais de mémoire d’homme quatre entreprises se sont accaparées notre vie en toute impunité, et le plus cocasse en surfant sur notre enthousiasme de fans grugés. Le Big data va changer le monde, on l’en remercie, il n’en est pas moins le plus grand hold-up de tous les temps. Le Big Data, Big Chance, Big Future est tout autant Big Brother, Big Voyeur, Big Profiteur.

 

À qui profite le crime ? À Facebook (40 milliards de CA) qui empoche un profit de près de 20 milliards de $, à Google (110 milliards de CA) qui cumule à 25 de profits, d’Apple (230 milliards de CA) qui atteint près de 50 milliards de profits, Amazon (40 milliards de CA) lui investit à tout va et se limite à trois milliards de bénéfices devenant ainsi le numéro un du quatuor.

 

Et nous, et nous, et nous pourquoi ne vendrions-nous pas nos données personnelles ? Ce ne serait que justice. L’essayiste américain, Jaron Lanier, avait lancé le pavé dans la mare dans son livre Who owns the future parlant de fortune abusive. Julien Dray, le dernier chantre du socialisme, avait aussitôt proposé une dotation universelle prélevée sur ces profits illicites, de 50 000 euros pour chaque terrien dès ses 18 ans. Chiche ! En attendant le miracle, entrons en résistance, recadrons ce totalitarisme naissant de la Tech-attitude, sans foi ni loi, cultivons notre indépendance, elle nous aidera à devenir ce que nous sommes, non ce que l’ère digitale voudrait que nous soyons.

 

Pour ce combat, il n’est qu’une potion magique, ce mix d’imagination et d’émotion, d’inventivité et de générosité, de poésie et de facétie, de ramage et de plumage qui s’appelle la créativité. La Tech sans affect n’est que ruine de l’âme. La course au progrès est une course à l’âne faisons en une course à l’âme !

 

 

 

Tribune issue du dernier numéro de notre magazine AUDIENCE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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