Coup de gueule x Jean COSTENTIN

[ Coups de Gueule   –   Épisode 17/20 ]

 

 

 

LA DÉSASTREUSE GESTION DES DROGUES ET TOXICOMANIES EN FRANCE

 

ADEKWA Avocats Lille - Jean COSTENTIN

 

Docteur en médecine, Jean Costentin est président du Centre national de prévention, d’études et de recherches sur les toxicomanies (CNPERT). Il est notamment l’auteur du Désastre des toxicomanies en France (Éditions Docis 2018).

 

 

Aucune nation n’est protégée contre les drogues et les toxicomanies, tous les individus ayant, mais à des degrés divers, une inclinaison à s’évader dans des « paradis artificiels » qui deviennent sournoisement des enfers. La France paie à cette propension un tribut énorme. Cela résulte : de scandaleuses compromissions, d’une faillite éducative, de manipulations et de désinformations de l’opinion par des médias, de politiciens démagogues et d’addictologies à contre-emploi.

 

Les Français, selon les drogues, se trouvent soit en pôle position, soit dans les échappés de tête des consommateurs dépendants : Treize millions et demi de fumeurs irrépressibles du tabac ; quatre à cinq millions de sujets alcoolo-dépendants (ne pouvant se priver de toute boisson alcoolique un jour par semaine) ; nos jeunes champions d’Europe de la consommation du cannabis ; leurs aînés recordmen en matière d’abonnement aux hypnotiques, anxiolytiques, antidépresseurs, analgésiques opioïdes, que des complicités médicales leur prescrivent bien au-delà des justifications thérapeutiques.

 

Aujourd’hui, comme chaque jour, dix français sont morts sur nos routes (3.600 par an), faisant les titres de divers médias. Sont morts également 137 victimes de l’intempérance alcoolique (49.000 par an) ainsi que 192 victimes du tabagisme (69.000 par an) ; mais là nos médias ignorent délibérément cette hécatombe, ainsi que les multiples handicapés engendrés par ces drogues licites, dites douces. Ces occultations qui détournent l’attention du public sont indispensables à ceux qui requièrent la légalisation du cannabis et, dans son sillage, celle de toutes les autres drogues. Ajoutons à ces chiffres dramatiques les 200.000 individus « accros  » aux morphiniques, très gravement désociabilisés, qu’une overdose peut emporter. Soulignons aussi la « crétinisation » produite par le cannabis, qui frappe à l’heure des acquisitions scolaires. Notre pays qui consacre d’énormes moyens à l’éducation nationale n’en est pas payé en retour, en raison même de cette consommation de cannabis. Il est ainsi relégué au 26e rang du classement international PISA des performances éducatives. Par surcroît, on assiste à une flambée des maladies psychiatriques : anxiété, dépressions, schizophrénies, alors que la responsabilité des drogues (cannabis en tête) est de plus en plus patente. Passez muscade ! Il n’y aurait rien à voir et donc à faire !

 

Les politiques ont surtout le courage que leur insufflent leurs électeurs ; les électeurs formulent surtout les exigences que leur inspirent les médias ; et les médias les manipulent et les désinforment. La fumée qui s’élève de certaines salles de rédaction a l’odeur du tabac, du cannabis, des vapeurs d’alcool, tandis que la cocaïne y est sniffée par un certain nombre de ceux qui s’érigent en mentors sociétaux et faiseurs d’élections.

 

Comble d’infamie on trouve à la manœuvre des organismes officiels (MILDECA), des « addictologues », qui non seulement ne s’investissent pas dans des actions de prévention mais aggravent leur cas en fustigeant ceux qui le font à leur place. Alors que leur incapacité de guérir les toxicomanes de leur grave maladie est manifeste, ils militent néanmoins en sourdine pour la légalisation de toutes les drogues. Cela ne manquera pas de décupler le nombre des toxicomanes, aussi se contentent-ils, pour se donner bonne conscience, à les accueillir dans ces « salles de shoots », le plus récent de leurs florilèges.

 

Halte au feu ! Trêve d’hypocrisie ! Autorisons-nous d’interdire ! Demandons des comptes : à ces praticiens à contre-emploi, aux desperados sociétaux qui voudraient voir notre société malade des drogues s’euthanasier avec elles, aux médias manipulateurs, aux politiciens démagogues, aux enseignants absents de la prévention…

 

 

 

 

 

Tribune issue du dernier numéro de notre magazine AUDIENCE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Cabinet d’avocats

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