Coup de gueule x Yves JÉGO

[ Coups de Gueule   –   Épisode 11/20 ]

 

 

 

LE PARLEMENT EST MORT,
VIVE LE PARLEMENT !

 

ADEKWA Avocats Lille - Yves JEGO

 

Ex-ministre et ancien député, Yves Jego milite aujourd’hui pour le made in France.
Il n’en perd pas pour autant ses premiers engagements.

 

 

Dans sa chanson Boulevard du temps qui passe, Georges Brassens chantait en 1976 :

Alors, ralentissant le pas,

On fit la route à la papa,

Car, braillant contre les ancêtres,

La troupe fraîche des cadets

Au carrefour nous attendait

Pour nous envoyer à Bicêtre.

 

Suivant l’adage du cher Maître, j’ai décidé de quitter la vie politique nationale peut être avant de finir à Bicêtre….

 

L’élection d’Emmanuel Macron en 2017 a révélé une profonde demande des Français pour le renouvellement du personnel politique : trois-quarts des députés étaient élus pour la première fois à l’Assemblée en juin 2017, le Gouvernement est composé de nombreux ministres issus de la société civile. J’ai pour ma part trop vu des élus s’accrocher à leur mandat. Le temps était venu d’appliquer à soi-même les recommandations que l’on établit pour la démocratie.

 

À cet effet, il est nécessaire aussi de se questionner sur la place du Parlement dans les institutions.

 

Parallèlement à un monde qui change très vite, le Parlement, par sa lenteur inhérente au processus démocratique semble au ralenti.

 

Finalement, les deux chambres deviennent de fait un espace de conservatisme, trop souvent incapable de précéder l’histoire.

 

L’affaire récente du glyphosate en étant une malheureuse illustration parmi tant d’autres.

 

L’examen de la réforme constitutionnelle, ajourné pour cause de tempêtes et de verres d’eau pourrait toutefois être un moment important pour que le Parlement retrouve une place pleine et entière dans le système institutionnel.

 

Dans un système politique dominé largement par l’exécutif, les parlementaires ont l’impérieux devoir de se saisir du second pouvoir que leur donne nos institutions celui de contrôler l’exécutif.

 

Le pouvoir d’enquête parlementaire, y compris sur pièce et sur place, devrait être au cœur de la vie des deux chambres pour garantir aux français la bonne utilisation des deniers publics et le bon fonctionnement de institutions républicaines.

 

La Cour des comptes et ses hauts fonctionnaires se sont tranquillement substitués, à la représentation nationale sans pour autant réussir à juguler les dérives d’une technocratie toute puissante car sans maître. Ainsi, grâce à un pouvoir de contrôle renforcé, les parlementaires occuperaient la place qu’ils devraient avoir dans les institutions et justifieraient entièrement leur rôle.

 

La Ve République a dérivé lentement vers un régime où le président domine et l’exécutif l’emporte sur le législatif.

 

Redonner un rôle accru de contrôle aux parlementaires serait un rééquilibrage salvateur de nos institutions.

 

 

 

 

 

Tribune issue du dernier numéro de notre magazine AUDIENCE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ADEKWA Avocats

Cabinet d’avocats

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