Ils font, façonnent ou bousculent notre paysage économique et entrepreneurial…
Ils s’impliquent dans la vie de la cité pour promouvoir et porter leurs idées…
Pour ADEKWA et AUDIENCE, ils livrent leurs pensées et leurs projets présidentiels…
Épisode #21 : Jean-Pierre LETARTRE
Jean-Pierre LETARTRE est président d’EY (ex Ernst & Young)
Moi Président, je redonnerais le pouvoir au “terrain”. Les entreprises (comme les administrations) doivent être en capacité d’organiser par elles-mêmes le travail de leurs collaborateurs plutôt que de céder à une régulation trop homogène des conditions de travail qui fait fi des spécificités de chaque métier ou secteur. Il me paraît important de redonner cette liberté d’organisation à ceux qui constituent la base de notre société, au sens noble du terme, ceux qui font le dynamisme de notre pays.
Concrètement, c’est donner aux chefs d’entreprise la possibilité de prendre de vraies décisions par le dialogue social dans l’entreprise. Le même esprit prévaudrait dans le domaine public : les territoires pourraient se doter de conseils pour jouer collectif.
Redonner le pouvoir au terrain, c’est lutter contre la complexité d’une réglementation inflationniste, qui veut répondre à tous types de cas !
Moi Président, je réduirais le poids global de la dépense publique (État, collectivités,…). La France doit être plus compétitive. C’est une urgence. Quel pays peut supporter que la moitié de la richesse produite chaque année soit ainsi dépensée ? Pour que la France redevienne plus compétitive et attractive, notamment par rapport à ses voisins européens, il me paraît important d’agir sur les leviers fiscal et social – et de redonner de l’air à l’activité économique française en baissant la fiscalité sur les entreprises et en faisant disparaître des impôts répulsifs et dogmatiques tel l’ISF. Pour que cela soit possible, il faudra redéfinir les missions de la sphère publique afin d’alléger, simplifier et concentrer l’action de l’État là où elle est pertinente et utile.
Moi Président, je relancerais la machine européenne. Nous avons besoin d’international et l’un des dangers que l’on peut redouter actuellement, c’est celui du repli protectionniste. D’où qu’il vienne. La récente actualité politique, avec l’élection de Donald Trump ou bien le vote en faveur du Brexit, nous l’a prouvé : la concurrence internationale va se faire de plus en plus vive et l’Europe sera notre atout. C’est seulement en étant des Européens soudés, notamment sur le front économique – je pense ici aux lois qu’ont pu passer les États-Unis (sur la préférence nationale commerciale) ou bien la Chine et que l’Europe peine à contrer – que nous aurons une place de choix dans le jeu économique mondial.
Jean-Pierre LETARTRE
ADEKWA Avocats
Cabinet d’avocats
Lille – Roubaix – Douai – Valenciennes – Cambrai – Bordeaux