Ils font, façonnent ou bousculent notre paysage économique et entrepreneurial…
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Épisode #31 : Xavier FONTANET
Ancien Pdg d’Essilor, Xavier FONTANET est aujourd’hui chroniqueur aux Échos et siège notamment au conseil d’administration de Scheider Electric ou L’Oréal
Moi Président, j’engagerai quatre réformes fondamentales. Il faut d’abord que chaque français comprenne que la collectivité est en danger à cause des finances de l’Etat : notre sphère publique est surendetté, notre PIB par tête chute depuis 40 ans dans les classements mondiaux , l’exil de talents et de la richesse continue à un niveau préoccupant ; il faut donc réformer ; on ne s’en tirera qu’en faisant appel à la responsabilité de chacun, tout en disant bien que nous français sommes talentueux et que nous pouvons nous en sortir avec de bonnes réformes comprises et bien exécutées .
La première réforme c’est d’abord l’éducation, primaire et secondaire. Notre société est bien plus sophistiquée qu’on le croit il faut un minimum de bagage intellectuel pour pouvoir y vivre correctement. Rappelons que les enseignants font la différence et donc investissons dans leur formation .il faut leur rendre impérativement leur technicité et leur dignité en les payant mieux quitte à en avoir moins. Il faut ensuite mettre beaucoup plus de ressources qu’on ne le fait actuellement dans le primaire et orienter les élèves plus tôt soit vers la filière générale soit vers la filière technique avec apprentissage. Il faut parallèlement expliquer que les pays qui feront différence seront ceux qui tiendront la route dans le domaine technologique. la technique doit être promue au niveau de filière d’excellence.
La deuxième réforme est celle du marché du travail : d’abord s’attaquer à la peur légitime d’embaucher résultant de l’impossibilité pour une entreprise de connaître à l’avance le coût de licenciement. C’est le meilleur moyen pour faciliter l’embauche .Ensuite créer une dégressivité raisonnable des allocations de chômage de façon à préserver les équilibres financiers des caisses sociales et faire en sorte tout le monde comprenne qu’il vaut mieux un job, même pas tout à fait satisfaisant, que l’horreur du chômage, même bien payé, à la maison.
Troisième réforme est évidemment la fiscalité : l’économie s’est arrêtée car on n’investit plus ; la lutte proclamée au plus haut niveau contre le « capital » s’est traduite par un triplement de la fiscalité sur l’investissement ; le résultat ne s’est pas fait attendre : ni les français, ni les internationaux n’investissent comme il le faudrait dans notre pays. L’ISF qui a provoqué un exil effroyable dont on ne parle pas, doit être arrêté immédiatement ; il faut impérativement revenir à une fiscalité normale sur les plus-values, une flat tax à 25% comme chez tous nos voisins : ces baisses seront financées par des économies de coûts sur la sphère publique, tenant compte du fait que l’économie repartira dès que la confiance sera retrouvée.
Mais les pays étrangers qui ont réussi le retour à la croissance montrent que les bonnes politiques ne se réduisent pas un catalogue de réformes. Il faut un grand dessein pour susciter l’adhésion de chacun des citoyens. Il faut rendre à notre pays la place qu’il mérite pour participer à la transformation du monde ; ceci suppose le renforcement de l’Europe et la construction d’une authentique défense européenne !
Xavier FONTANET
ADEKWA Avocats
Cabinet d’avocats
Lille – Roubaix – Douai – Valenciennes – Cambrai – Bordeaux