Ils font, façonnent ou bousculent notre paysage économique et entrepreneurial…
Ils s’impliquent dans la vie de la cité pour promouvoir et porter leurs idées…
Pour ADEKWA et AUDIENCE, ils livrent leurs pensées et leurs projets présidentiels…
Épisode #34 : Philippe HAYAT
Entrepreneur, auteur, Philippe HAYAT est le président-fondateur de l’association 100 000 entrepreneurs, qui a pour vocation de transmettre la culture et l’envie d’entreprendre aux jeunes de 13 à 25 ans, par le biais de témoignages d’entrepreneurs dans les classes au collège, au lycée et dans l’enseignement supérieur.
Moi Président, je répondrais à la seule question qui finalement importe : quelle France voulons-nous bâtir pour nos enfants ? Une France qui les encouragera à cultiver leurs envies, en faire un projet et le porter, à prendre l’initiative et entreprendre, quels que soient leur origine, leur condition et leur parcours professionnel. Une France qui réveillera en eux le bonheur de construire, la joie de s’accomplir, cette force irréductible du cœur humain. Alors les mots prendront un sens différent. L’incertitude, nous la nommerons opportunité. L’échec deviendra admissible et portera en germe les succès futurs. Le choix remplacera la contrainte. Les difficultés, les peurs, l’amertume s’estomperont au fil des réalisations. Le travail ne sera plus une charge à circonscrire, un fardeau à partager, mais un facteur d’épanouissement, une dignité, une volonté constante de se former, de progresser, de se réaliser. La France redeviendra fière d’elle-même et conquérante, riche de ses talents, résolument tournée vers l’avenir et l’innovation, admirée du monde entier.
Moi Président, j’encouragerais les audacieux, en reconnaissant le danger qu’ils assument, en ne les privant pas des fruits de leurs engagements. Jusqu’à présent, les politiques ont douté de leur mérite. Ils ont suspecté leur motivation, pesé leur réussite, jugé leur patrimoine, excité la jalousie. Ils ont entravé l’expression de leur créativité en leur en négociant toujours davantage la jouissance. Sous couvert de moralisme, à l’origine de toute inquisition, ils ont défini un gain « convenable » pour ces entrepreneurs talentueux. La fiscalité, bras armé du dogmatisme, a confisqué le surplus. Par quel maléfice notre si précieux souci de solidarité s’est-il transformé en la plus sournoise des orthodoxies ? Des débats d’un autre temps n’ont cessé d’opposer capital et travail, sans reconnaître au premier le risque pris pour générer le second. Et s’il convient de préserver le travail, pourquoi ne pas inciter, dans une sorte de socialisme nouveau, le plus grand nombre à porter des projets, s’émanciper et s’enrichir du capital ?
Moi Président, je libérerais le dialogue social et arrêterais de le dénaturer. Le libérer consiste à laisser, en confiance et sans contrainte, les PME devenir ce qu’elles sont par nature : un lieu d’accomplissement du chef d’entreprise comme de ses équipes, réunis dans la construction d’un projet partagé, dans l’enthousiasme d’une réussite commune, chacun dans sa responsabilité, grandi par ses actions, formé dans la règle de l’art, tendu vers ses objectifs, récompensé de ses résultats. Au salarié d’accepter la flexibilité comme conséquence inéluctable des turbulences de la compétition. Au dirigeant de l’armer contre la précarité en lui assurant les formations adéquates et un accès au capital de son entreprise.
Philippe HAYAT
ADEKWA Avocats
Cabinet d’avocats
Lille – Roubaix – Douai – Valenciennes – Cambrai – Bordeaux