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Épisode #37 : Marc TOUATI
Économiste, auteur, conférencier, Marc TOUATI est président-fondateur du cabinet ACDEFI (Aux commandes de la finance). Son dernier livre : La Fin d’un monde (Broché, 2016).
Non ! En dépit des apparences, une “thérapie de choc bienveillante” n’est pas un oxymore. C’est d’ailleurs ce que je préconise depuis des années pour sauver notre “douce France”. En effet, la rigueur bête et méchante n’a pas de sens économique. Voilà pourquoi à côté des mesures indispensables de la réduction des dépenses publiques, il faudra également ajouter de la « confiture pour faire passer la pilule », notamment en améliorant les revenus des ménages. Voici donc les trois mesures à prendre d’urgence pour sauver la France.
Moi, Président, je baisserai les impôts pour tous, les entreprises et les ménages, de façon claire, notamment en réduisant le taux de l’impôt sur les sociétés (vers les 20 %) et la CSG, qui, souvenons-nous, était un impôt temporaire créé en 1991… En abaissant cette taxe généralisée (c’est-à-dire que tout le monde paie) de 3 points, cela produira un coup de pouce de pouvoir d’achat de 30 milliards d’euros pour tous les Français. Par la même occasion, cela créera un boom de confiance, qui pourra faire accepter plus facilement la baisse de la dépense publique, qui constitue ma deuxième mesure phare.
Moi, Président, j’optimiserai la dépense publique, en réduisant les dépenses de fonctionnement. Car attention, baisser les dépenses d’investissement et/ ou de santé serait contre-productif. Il faut au contraire s’attaquer aux dépenses de fonctionnement (le fameux millefeuille administratif) qui ont augmenté de 100 milliards d’euros au cours des douze dernières années. Autrement dit, réduire la dépense publique ne signifie pas rogner sur les missions de service public mais améliorer et optimiser ce dernier. La dépense publique deviendra alors plus féconde en création de richesses, ce qui permettra de faire baisser automatiquement le ratio dépenses publiques / PIB (de 57 % actuellement à 50 %), via une réduction opportune du numérateur et une augmentation du dénominateur…
Moi, Président, je réduirai le coût du travail, non pas évidemment en abaissant les salaires, mais en réduisant d’au moins 15 % les charges qui pèsent sur ces derniers. Cela permettra alors d’augmenter les salaires nets et donc d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages. De quoi là aussi relancer la confiance des Français dans la politique économique nationale. Pour y parvenir, il sera possible de transférer une partie des charges qui pèsent sur les salaires vers la TVA, mais, attention, sans augmenter le taux de cette dernière. Car sinon cela viendrait grever le pouvoir d’achat et amoindrir la confiance. Parallèlement, je moderniserai le marché du travail. Cela passera notamment par les mesures suivantes :
Simplifier drastiquement le code du travail.
Réduire les contraintes à l’embauche et au licenciement.
Supprimer le caractère obligatoire des 35 heures.
Libérer les heures et les jours d’ouverture des magasins, y compris le dimanche, avec compensations salariales.
Ces mesures ne sont pas ultra-libérales, ni destructrices, mais simplement de bon sens. Ayons donc enfin le courage d’engager la France sur le chemin des réformes structurelles et de la modernité économique.
Marc TOUATI
ADEKWA Avocats
Cabinet d’avocats
Lille – Roubaix – Douai – Valenciennes – Cambrai – Bordeaux