EUX PRÉSIDENTS x Épisode Numéro 40 x Yves JACQUIN DEPEYRE

AUDIENCE #4

 

 

Ils font, façonnent ou bousculent notre paysage économique et entrepreneurial…

Ils s’impliquent dans la vie de la cité pour promouvoir et porter leurs idées…

Pour ADEKWA et AUDIENCE, ils livrent leurs pensées et leurs projets présidentiels…

 

 

Épisode #40 : Yves JACQUIN DEPEYRE

 

 

ADEKWA Avocats Lille - Eux Présidents - Yves JACQUIN DEPEYRE

Entrepreneur, Yves JACQUIN DEPEYRE est président de la Chambre nationale de la représentation fiscale. Il a notamment publié La Réconciliation fiscale (Odile Jacob, 2016)

 

 

Moi Président, je réconcilierais notre fiscalité avec l’économie et la France avec la richesse. Je ferais savoir que j’aime beaucoup les riches et, pas plus bête qu’un Suisse, je les ferais venir en France, des quatre coins du monde, nous payer des impôts. Je renoncerais à la démagogie fiscale, du trop comme du trop peu d’impôts. J’expliquerais à tous que les cadeaux fiscaux sont empoisonnés, car ceux qui les octroient ne payent pas à la place de ceux qu’ils exonèrent. Je consacrerais toute mon énergie à faire la pédagogie de la réalité, qui veut qu’au-delà de la pression fiscale maximum supportable, l’État s’appauvrit quand il croit s’enrichir. J’initierais les français à l’intelligence fiscale collective et ferais enseigner l’effet de paire dans les écoles, afin que chacun sache ce que la jalousie coûte à la collectivité toute entière, quand elle conduit les plus fortunés à s’expatrier ou céder leurs entreprises aux capitaux étrangers, ce qui est beaucoup plus grave que ce que la courbe de Laffer laissait à penser.

 

 

Moi Président, pour en finir avec l’instabilité fiscale, qui tue l’investissement et compromet l’emploi, je trouverais un compromis avec l’opposition. Pour que ma réforme fiscale dure plus qu’un quinquennat, je suivrais la voie de la réconciliation fiscale. Au lieu de supprimer l’Impôt sur la fortune, contre l’avis de la majorité des français, je le rendrais définitivement intelligent et j’expliquerais comment. Au nom de la lutte contre le chômage, les capitaux investis dans une entreprise seraient exonérés, sans condition ni plafond. Il leur est si facile de quitter le pays et cela nous a déjà tant couté ! En revanche, les biens immobiliers demeureraient taxés, parce que cette richesse-là est accaparatrice par la nature même de la propriété privée.

 

Ce qui appartient à l’un est inaccessible aux autres. Au-delà de 500 000 euros, j’imposerais donc de façon progressive le trésor chéri des français et cela de la même façon que le propriétaire vive en France ou à l’étranger. Ce sont surtout les exilés qui sentiraient une différence. Ne plus résider en France ne serait plus le sésame de toutes les exonérations, couronné par 10 ans de privilèges quand enfin on revient au pays. Mais pourquoi donc récompenser les « impatriés » ?

 

Dissuadons-les plutôt de rester à l’étranger. Avec une fiscalité adaptée, nos émigrés auraient tout simplement intérêt à revenir payer les mêmes impôts que les autres Français ! Au total, la plupart des contribuables ne payeraient, ni plus, ni moins, mais la France redeviendrait riche. Le système serait beaucoup plus simple. La société serait apaisée par une certitude, sans exception, ceux qui ont les meilleures places les payent raisonnablement.

 

Moi Président, j’expliquerais aux français qu’il n’y a pas de pays riche sans riches, que la richesse des uns fait celle des autres, que c’est la pauvreté qu’il faut éradiquer et que les inégalités importent peu, si chacun mange à sa faim.

 

 

Yves JACQUIN DEPEYRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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