EUX PRÉSIDENTS x Épisode Numéro Douze Gaspard KOENIG

 

 

 

AUDIENCE #4

 

 

Ils font, façonnent ou bousculent notre paysage économique et entrepreneurial…

Ils s’impliquent dans la vie de la cité pour promouvoir et porter leurs idées…

Pour ADEKWA et AUDIENCE, ils livrent leurs pensées et leurs projets présidentiels…

 

 

Épisode #12 : Gaspard KOENIG

 

 

ADEKWA Avocats Lille - Eux Présidents - Gaspard Koenig

Philosophe et écrivain, Gaspard KOENIG est le fondateur et directeur du think tank libéral Génération Libre

 

 

« Moi Président » : cette anaphore résume tous les maux du pays. La folie de la Ve République et de ce que Raymond Aron appelait la « Constitution despotique » a débouché sur l’instauration d’un régime non pas semi-présidentiel mais ultra-présidentiel, où tout le dispositif gouvernemental repose sur l’élection du pouvoir exécutif. Le reste du pays en est réduit à commenter ou à protester, faute d’être correctement représenté par un corps législatif impotent : seules 5% des lois sont d’origine parlementaire ! L’élection présidentielle au suffrage universel avait pourtant été dénoncée depuis son instauration, à commencer par François Mitterrand qui s’indignait, avant d’en profiter lui-même, que l’on « magnifie la personne du chef, omnipotent, omniprésent, père et maître, guide et juge, principe et symbole ».

Cette concentration des pouvoirs perpétue le mythe d’un souverain bienveillant à qui l’on demande de guérir les écrouelles ou de résorber le chômage. Ceux qui voudraient un chef pour résoudre les maux du pays sont comme les hydropiques de Descartes, dont la soif augmente à mesure qu’ils boivent, et qui finissent par en mourir. La rencontre entre un peuple et un homme est le stade infantile de la démocratie.

 

Moi Président, je commencerai donc par abolir la présidence. Nous assemblés, nous pourrons donc mettre en place la mesure la plus libérale qui soit : le revenu universel (verser tous les mois à chaque adulte la somme nécessaire pour survivre dans la dignité, en substitution d’un grand nombre d’allocations).

Comment prétendre lutter contre les rentes, libérer les énergies, promouvoir l’entrepreneuriat et autres banalités quand les plus défavorisés restent aux prises avec la pire des bureaucraties, celle des prestations sociales ? Le revenu universel est un moyen radical et définitif d’éradiquer la grande pauvreté de la manière la moins paternaliste possible, en créant un filet de sécurité permanent, prévisible, et adapté au monde postsalarial où les revenus sont discontinus. Couplé à une flat tax, le revenu universel est un dispositif anti- assistanat : il assure que le travail paye toujours, et que nous soyons tous égaux devant l’impôt. Chacun reçoit, mais chacun contribue également.

 

Nous assemblés, nous créerons en suivant la même logique un compte-temps qui remplacera la plupart des cotisations sociales et patronales. Au fond, que représentent le chômage, la formation professionnelle, la retraite ou même les congés sabbatiques sinon du temps libre ? Chacun devrait pouvoir arbitrer ce temps libre à sa manière en élaborant son propre parcours de vie : pourquoi ne pas prendre trois ans pour s’occuper des enfants à leur naissance, cinq quand ils sont grands pour faire le tour du monde, et recommencer à travailler à soixante-dix ans pour se maintenir en forme ? Au lieu de nos systèmes assurantiels complexes, dirigistes et inégalitaires, nous pourrions donc cotiser pour du temps, dans un système fortement individualisé mais toujours fondé sur une mutualisation collective.

 

Ainsi l’État rentrerait-il dans son rôle : garantir à l’individu les moyens de son autonomie.

 

 

Gaspard KOENIG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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