Grand Entretien x Alain JUPPÉ

 

 

 

IL FAUT REDONNER AUX FRANÇAIS

L’ENVIE D’AVANCER ENSEMBLE »

 

 

 

AUDIENCE #3

ADEKWA Avocats - Alain JUPPÉ - AUDIENCE

AUDIENCE #3

 

 

 

Alors que se profile 2017, ALAIN JUPPÉ avance avec assurance et tempérance.

En personnage politique averti et réfléchi, il assure avoir trouvé l’harmonie.

Sa vision de l’économie et de l’emploi, ses fiertés, ses regrets… L’ancien chef du Gouvernement n’élude aucune question. Il nous confie, avec décontraction et attention, ses réflexions et ses convictions.

Rencontre avec un homme serein au dessein élyséen.

 

 

 

Alain Juppé, le verbe « agir » semble être pour vous prioritaire… Pour quelle raison ?

Ne pas agir c’est rester immobile et cela n’a rien de positif. Agir pour une cause, pour son pays, pour son prochain est bien plus motivant.

 

L’homme politique a beau agir, le citoyen est parfois animé par le sentiment que rien ne se passe… Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

Il faut expliquer pourquoi et comment on agit et surtout que les annonces soient suivies de faits vérifiables par le citoyen. Il y a toujours une marge de progrès dans l’action publique pour faire plus et mieux. Il faut cependant reconnaître qu’il peut s’écouler du temps entre les décisions et leur mise en œuvre. C’est ce décalage qui, souvent, donne aux citoyens l’impression que les choses n’avancent pas.

 

La France peut-elle se réformer sans voir systématiquement une partie de la population battre le pavé ?

Je l’espère. C’est pourquoi je souhaite annoncer la couleur en amont, faire prendre conscience que notre pays a un besoin urgent de réformes, de modernisation afin de retrouver un niveau nous permettant de garder notre rang international. Cela implique des prises de conscience et des changements de posture à tous les niveaux.

 

 

 

« La baisse de la dépense publique est une question

d’emploi, de justice et de souveraineté  »

 

 

 

 

Quelles sont les trois priorités absolues de votre ordre du jour pour rassurer le citoyen inquiet ?

Il y a urgence à retisser du lien, à retrouver l’envie de partager sur un projet commun, à créer des richesses pour tous. Ce sont, selon moi, les conditions d’une cohésion sociale fondée sur la fraternité. La France a des atouts, les Français doivent en être conscients. Il faut leur redonner l’envie d’avancer ensemble.

 

Quels arguments avanceriez-vous pour convaincre ceux qui ne croient plus en une baisse effective et durable du chômage ?

Contre le chômage, qui mine notre société, la France a tout essayé… sauf ce qui fonctionne partout ailleurs. Il est urgent d’agir. Cinq ans pour l’emploi : c’est un objectif ambitieux mais selon moi réaliste. Il faut pour cela changer de logique : passer du partage du travail et des emplois aidés à une politique centrée sur l’entreprise. Pour cela je souhaite reconstruire un marché du travail qui crée des emplois, redonner aux Français le goût d’investir dans l’entreprise, favoriser un système de formation qui rapproche vraiment de l’emploi – je pense tout particulièrement à l’apprentissage – mais aussi établir un dialogue social fondé sur les réalités et non sur les postures.

 

 

 

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Si la France était une entreprise, elle serait, sinon en liquidation, en cessation de paiements… Comment procéder pour endiguer les déficits et engager durablement une baisse de la dépense publique ?

En 2017, la France accusera 450 milliards d’euros de déficits cumulés et une dette qui dépasse 2 000 milliards. Cela mine notre croissance économique, menace notre souveraineté et fait peser sur les générations futures un fardeau injuste. Il nous faudra donc agir, très vite, pour engager une baisse rapide, significative et durable de la dépense publique, qui permettra de combler nos déficits puis de réduire les prélèvements obligatoires qui pèsent sur les entreprises et les ménages.

Agir sur la dépense, c’est d’abord se fixer un objectif : ramener son poids de 57% du PIB aujourd’hui à 50% environ en 2022. C’est ensuite se fixer une méthode : des réformes structurelles qui concerneront tous les acteurs et toutes les dépenses, en vue de revoir le périmètre d’intervention de l’ensemble des acteurs publics.

Agir sur les prélèvements obligatoires, c’est engager une baisse des impôts, en commençant par ceux qui étouffent l’investissement, la croissance et l’emploi (l’ISF notamment, qui sera supprimé). La baisse de la dépense publique est une question d’emploi, de justice et de souveraineté.

 

On reproche de manière lancinante la lenteur de la justice… Quelles sont vos idées pour y remédier ?

Les lenteurs reprochées à la justice sont malheureusement liées à des moyens notoirement insuffisants. Y remédier permettrait des procédures d’instruction et de jugement plus rapides. Les magistrats croulent aujourd’hui sous les dossiers, souvent délicats à traiter.

 

Si vous n’aviez qu’une seule réforme à mener, quelle serait-elle ?

Plutôt un ensemble de réformes et d’actions qui, comme je l’expliquais précédemment, remettront notre économie en marche. Je l’ai largement expliqué : mon intention, si les Français me font confiance, est d’agir vite. Je dirai, pendant la campagne, quels sont mes projets (même ceux dont le premier goût ne sera pas de miel) et m’engagerai à les mettre en œuvre rapidement. Ces réformes seront autant de déclics qui pourront changer le climat politique et faire revenir la confiance.

 

Quel homme politique vous a la plus inspiré ?

Le général de Gaulle.

 

 

 

 

« J’ai une claire vision

de ce que je dois faire pour mon pays »

 

 

 

 

Quel est l’acte que vous avez réalisé et dont vous êtes le plus fier ?

Pour rester dans un cadre politique et, là, avec ma casquette d’élu local, c’est incontestablement d’avoir pu conduire la métamorphose urbaine de Bordeaux, sans accroc et avec l’assentiment des habitants qui sont aujourd’hui devenus les meilleurs ambassadeurs de leur ville. Est-ce d’ailleurs encore nécessaire tant les enquêtes démontrent depuis plusieurs années que les candidats à la « migration » vers Bordeaux sont de plus en plus nombreux.

 

À l’inverse, quel est votre plus grand regret ?

De n’avoir pas eu le temps de mettre en œuvre certaines réformes qui auraient changé bien des choses…

 

L’éloquence est l’un des maîtres-mots de la profession d’avocat… Quelles sont, selon vous, les caractéristiques d’un bon discours ?

Avant tout la sincérité, des arguments forts, de la clarté pour être compris par tous et un peu de passion aussi pour emporter l’adhésion de l’auditoire.

 

Avez-vous une recette pour convaincre ?

S’il existait une recette nous l’utiliserions tous. Je fais de mon mieux avec les arguments qui me semblent être les bons.

 

Quelles qualités appréciez-vous en premier lieu chez un collaborateur ?

Loyauté et disponibilité.

 

 

 

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Quels défauts vous semblent rédhibitoires pour occuper un poste à responsabilité ?

L’absence de sincérité, de sens du devoir, et le manque d’attention à l’autre.

 

Si la politique était un sport, quel serait-il selon vous ?

La boxe ? Parce qu’il faut savoir donner des coups…et les encaisser !

 

Et quel poste occuperiez-vous dans une équipe de football ?

J’avoue n’y avoir jamais vraiment réfléchi. Gardien de but peut-être parce qu’il est le « dernier rempart » !

 

Quelle est votre réplique ou citation favorite lorsque vous êtes guilleret ou satisfait ?

« Vive la vie ! ».

 

Et à l’inverse, lorsque vous êtes déçu ou fâché ?

« Dommage ! ».

 

Quel livre occupe une place de choix dans votre bibliothèque ?

Je suis un grand lecteur, de toutes sortes d’ouvrages. Je reviens cependant me plonger régulièrement dans les écrits de Montesquieu car, outre le fait qu’il soit Bordelais, ses analyses de la « chose publique » continuent de traverser les siècles avec beaucoup de pertinence.

 

La vertu la plus chère que l’on vous ait transmise ?

Le goût (et le prix) du travail

 

À qui ou à quoi aimeriez-vous dire « merci » ?

À mes parents qui malheureusement ne sont plus là mais qui m’ont inculqué les bonnes valeurs et permis de mener ma vie comme je l’entendais, avec une bienveillante autorité.

 

L’un de vos plus ardents et fidèles adversaires a déclaré, pour mettre en avant son dynamisme : « dans ma tête, j’ai dix-huit ans ! »… Et vous, quel âge avez-vous dans votre tête ?

Cela dépend des moments, des circonstances. Je ne me suis jamais senti aussi serein qu’actuellement, dans mon corps et dans mon esprit, en totale harmonie avec moi-même, avec une claire vision de ce que je dois faire pour mon pays.

 

 

 

 

 

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