Interview x Alain AFFLELOU

[ Secrets de Dirigeants   –   Épisode 1/4 ]

 

 

 

Chaque journée voit se profiler la résolution d’un problème…et l’apparition d’un nouveau !  »

 

 

 

 

ADEKWA Avocats - Interview Alain AFFLELOU

Alain Afflelou est le fondateur et dirigeant historique des magasins d’optique qui porte son nom.

Pour la troisième année consécutive, il a été élu “Patron préféré des Français” !

 

 

 

 

|  propos recueillis par Victor MOLLET, Dircom ADEKWA Avocats  |

Directeur de la Rédaction d’AUDIENCE

 

 

 

 

 

Quelle est votre définition de la réussite ?

La réussite, c’est connaître plus de succès que d’échecs ! Les clés du succès quant à elles,  tiennent au fait que tout projet demande une réflexion importante en amont. Il ne faut se lancer qu’après avoir bien réfléchi, examiné, étudié toutes les données d’un problème. Ce n’est quand même pas la garantie du succès, mais cela aide à éviter les erreurs, et donc l’échec.

 

 

Quelles sont les caractéristiques essentielles de votre management ?

Assurément le respect des individus quelle que soit leur fonction. Par exemple je ne m’autorise aucun tutoiement au prétexte que je suis chef d’entreprise. Je respecte tout le monde quel que soit son poste. L’écoute est primordiale aussi, il faut savoir apprécier le travail bien fait par les collaborateurs et dans le cas contraire les aider en cas d’erreur ou de mission mal remplie.

 

 

Le management d’aujourd’hui est-il différent de celui d’hier ?

C’est difficile de répondre à cette question ! Quand j’ai démarré il y a 40 ans, la situation de mon entreprise, ma situation personnelle, mon âge, et l’évolution de ma vie n’étaient pas les mêmes. C’est en ce sens que je vais trouver une différence entre le management de mes débuts  et celui d’aujourd’hui. Mais je pense que mes points forts ou mes points faibles de l’époque sont restés les mêmes .On ne change pas vraiment en définitive.

 

 

Quelle définition donneriez-vous au mot “travail” ?

Le travail c’est un peu l’essence de la vie. C’est du carburant, on en a besoin, et c’est pourquoi il faut aimer le sien ! Le travail bien fait aide à s’épanouir dans son quotidien. A contrario, un travail qui déplait ou dans lequel on n’est pas à l’aise nous conduit parfois à la déprime.

 

 

Pourquoi le travail est-il selon vous si souvent associé à la pénibilité ?

Le lundi matin, on est souvent cafardeux, tout le monde a entendu parler du cafard du dimanche soir et du lundi matin ! Un peu comme les retours de vacances les premiers jours. Travail et pénibilité sont associés car assez souvent les gens n’aiment pas ce qu’ils font. Cela devient pénible de ne rencontrer que des obstacles et des difficultés, vu qu’on ne fait pas quelque chose qui nous plait. Le travail doit être tout sauf synonyme de corvée. On doit trouver, sinon du plaisir, disons un bien être à travailler. Même si une activité n’est pas toujours couronnée de succès. Quand nous rencontrons des problèmes, ils  font partie intégrante de notre quotidien au travail. Il n’existe pas un jour dans notre vie durant lequel on ne rencontre pas de problèmes. D’ailleurs chaque journée voit se profiler la résolution d’un problème… et l’apparition d’un nouveau !

 

 

Quel message délivrez-vous à un collaborateur qui rejoint votre équipe ?

Le message est simple. Je lui dis « Ici on travaille, faites ce que vous savez faire, prenez des initiatives, n’ayez pas peur d’innover et de proposer, mais sachez aussi rester à votre place ! »

 

 

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite créer son entreprise ?

Avant toute chose,  il faut chercher à savoir quelle est sa motivation. Est-ce qu’il veut devenir entrepreneur parce qu’il ne sait pas quoi faire d’autre, ou est ce qu’il a une expertise et un projet qui tiennent la route ? Est- ce qu’il maitrise son sujet ? Si ces conditions sont réunies, je lui dirais qu’il faut s’attendre à de très grandes joies mais aussi de grands moments d’abattement qui peuvent l’amener à remettre en cause toute sa démarche et ses idées. Néanmoins il ne doit jamais abandonner, et s’il croit en son concept, et son projet, il doit aller au bout. Tous les gens de son entourage qui pourraient tenter de le dissuader, il doit les écouter, les entendre, mais au final,  en son âme et conscience décider ou non de continuer. En évitant surtout de s’entêter.

 

 

 

« Le jour où j’ai appris que j’avais été choisi par le magazine Capital comme chef d’entreprise préféré des français ?

J’ai cru que c’était un canular ! »

 

 

 

Quelle disposition particulière aimeriez-vous inscrire dans le code du travail ?

J’aimerais, mais c’est un vœu assez utopique, qu’on intègre la réciprocité des obligations entre l’employeur et ses salariés. J’aimerais que cela permette des relations plus sereines entre eux et non pas basées sur la défiance ni les préjugés.

 

 

À l’inverse, y-a-t-il un élément qui vous heurte sincèrement ?

Encore une fois c’est un problème d’éducation et de relations humaines. Il faut respecter les préavis et les indemnités,  que ce soit quand un salarié veut partir ou quand un employeur souhaite se séparer d’un salarié. Mais si ces règles existent, je trouve qu’elles manquent un peu d’humanité et de souplesse dans les relations entre les deux parties.

 

 

Votre entreprise a-t-elle souvent recours au monde de la justice ?

Dans notre activité,  nous touchons au droit social avec nos salariés, au droit commercial avec nos franchisés, aux droits relatifs à la publicité car nous communiquons beaucoup. La potentialité des litiges est large et étoffée ! Même si nous faisons très attention et essayons de prévenir au maximum, nous sommes parfois obligés d’aller au bout de certaines actions en justice.

 

 

Quel est votre sentiment sur son fonctionnement ?

Un sentiment de lenteur !

 

 

Quels sont les combats prioritaires actuels que vous menez au sein de votre entreprise ?

Je cherche à développer l’activité de l’audition et de l’acoustique,  car ce marché est très porteur. Depuis 6 ans que j’ai créé Alain Afflelou Acousticien, je ne cesse de chercher à démocratiser les aides auditives, pour que bien entendre ne soit plus un luxe. Je lance d’ailleurs une nouvelle gamme en Octobre, avec des appareils encore plus discrets, encore plus sophistiqués, et encore moins chers. Je l’ai appelée INCOGNITO (en référence à la discrétion cela va de soi !). Et je continue à gérer en continu la communication de l’entreprise, via les publicités régulières que je lance.

 

 

Quelle est la décision entrepreneuriale dont vous êtes le plus fier ?

Parmi les succès marquants de mon entreprise, le coffret FORTY m’a rendu fier, surtout le jour où un journaliste m’a demandé « Mais comment faisait-on avant la FORTY ? » !

 

 

À l’inverse, quelle est votre déception la plus prononcée ?

Ce n’est pas vraiment une déception mais un constat. Une fois, ne sachant pas me décider sur un sujet, j’ai « botté en touche », je ne me suis pas prononcé, et le résultat n’a pas été bon.

J’ai compris qu’à l’avenir il ne fallait pas prendre de décision quelle qu’elle soit, tant qu’on n’est pas certain de ce que l’on veut faire (lancement d’une nouveauté…)

 

 

Pour conclure, quelle anecdote, bonne nouvelle, idée novatrice ou bouffée d’oxygène aimeriez-vous partager ?

Le jour où j’ai appris que j’avais été choisi par le magazine Capital, comme chef d’entreprise préféré des français, j’ai cru que c’était un canular ! Car je ne travaille jamais en pensant à cela, et je ne savais même pas que ce classement existait.

J’en ai été très fier ! Et quand pour la deuxième année consécutive j’ai été élu,  j’ai enfin réalisé. Au même titre que quand j’ai reçu la Légion d’honneur, mes sentiments étaient partagés. J’ai été très heureux et très fier mais je ne l’ai jamais portée ! Non pas parce que j’ai honte, mais parce que je pense aux gens qui ne l’ont pas et qui mériteraient certainement infiniment plus que moi de la porter !  

 

 

 

 

Proust Manager

Si votre management était…

 

Un livre

Les recueils des poésies de Verlaine

 

Une musique

La BO du film Il était une fois en Amérique, par Ennio Moriconne

 

Un film

Il était une fois en Amérique

 

Un personnage historique

Napoléon

 

Un objet

Une photo de mes enfants, qui travaillent dans l’entreprise

 

Une citation

“Ne cherche pas à vendre ce que tu ne serais pas capable d’acheter !”

 

Un mot

Une phrase plutôt : La vie… je ne l’ai pas vue passer !

 

 

 

 

 

 

AUDIENCE #6 by ADEKWA Avocats 03

AUDIENCE #6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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