“L’estime, c’est l’intérêt et l’attention que l’on porte aux autres et je crois que c’est la qualité première d’un manager »
Jean-Paul Charlez est président de l’Association nationale des DRH depuis 2014.
Successivement directeur des ressources humaines de la Société Générale, de GMF, Casino ou Nouvelles Frontières, il évolue aujourd’hui au sein du groupe Etam et ses 16 000 salariés. Pour AUDIENCE, Jean-Paul Charlez livre son regard sur la gestion des ressources et le management des hommes.
| propos recueillis par Victor MOLLET, Dircom ADEKWA Avocats |
Directeur de la Rédaction d’AUDIENCE
Les vacances idéales existent-elles ?
Les vacances, c’est très important. Je suis pour cette raison assez peu favorable à tous les systèmes de comptes épargne-temps, qui permettent de mettre en réserve des jours de vacances qui ne seraient pas pris… Je crois que les vacances sont faites pour se déconnecter et s’avèrent parfaitement salutaires.
Après, pour ce qui concerne le calendrier, il n’y a pas de période idéale pour partir. Chacun a son propre rythme : certains préfèreront partir quatre semaines de suite, pourvu que le planning de l’entreprise le permette, pendant que d’autres partiront seulement une ou deux semaines. À titre personnel, je n’envisage pas de partir plus de deux semaines, trois au maximum. Il faut trouver le juste milieu entre les affinités individuelles, la vie personnelle et familiale, et le bien de l’entreprise. Il n’y a donc pas de bonne réponse sur ce sujet, tout en sachant qu’en France, nous sommes très marqués et conditionnés par les vacances scolaires et particulièrement les congés du mois d’août.
Comment mettre à profit son temps de vacances pour regagner son poste en pleine forme ?
Ce n’est pas un conseil mais un constat : il faut s’arranger pour avoir des vacances où, à la fin, on commence un peu à s’ennuyer. Cela signifie que l’on est alors prêt à revenir et repartir “à fond” jusqu’aux vacances suivantes. Les vacances sont une question éminemment personnelle. Je suis toujours ravi de partir. Je passe généralement les premiers jours de mes vacances à dormir, puis vient le temps de l’amusement. Lorsque la fin approche, c’est à ce moment que je me dis « bon, allez, c’était bien ces vacances mais maintenant je suis prêt à rentrer ! ».
Est-il préférable de couper totalement avec la sphère professionnelle ou de rester “connecté” ?
Couper totalement avec la sphère professionnelle n’est pas très facile aujourd’hui. Avant, quand vous étiez dans certaines industries, l’entreprise fermait au mois d’août et, fatalement, c’était plus simple de couper. Aujourd’hui, cela n’existe plus : il se passe toujours quelque chose…
Personnellement, lorsque je suis en vacances, alors que je ne suis franchement pas un accroc du smartphone, je me réserve toujours une petite période dans la journée pour régler mes affaires en début de matinée ou en fin de soirée.
Cela étant dit, chacun est libre de se comporter comme il veut. Mais je sais que pour moi il serait difficile de me sevrer de toute information pendant quinze jours ou trois semaines, tant au sein de l’Andrh que dans mon entreprise. Durant cette période, il y a des personnes qui continuent de travailler pour moi. Je ne vais pas leur dire « t’es gentil, mais je vais te répondre dans quinze jours ! ».
Par contre, si quelqu’un m’envoie un message quand je suis en train de me baigner, je ne vais pas lui répondre immédiatement. Les gens savent que quand je suis en vacances, y a un créneau au sein duquel je suis à leur disposition. C’est une question de bon sens.
« Le rôle des ressources humaines, c’est de fournir à l’entreprise
la meilleure force de travail possible »
Quelles bonnes pratiques conseillez-vous pour regagner son lieu de travail sereinement ?
Personnellement, quand je m’en vais, je regarde attentivement qui sera là durant ce laps de temps. Et en fonction des personnes présentes, je délègue mes pouvoirs, pas mes responsabilités, à telle ou telle personne. C’est ce qui se passe dans l’entreprise mais il n’y a pas de plan d’organisation figé. En plus, aujourd’hui, comme vous le savez, on ne reçoit plus de courriers ou d’appels sur les téléphones fixes, tout est accessible sur les portables, les pc, les tablettes… Nous sommes beaucoup moins, même si cela a aussi quelques inconvénients, déconnectés que l’on pouvait l’être par le passé.
Quand j’ai commencé à travailler, quand je rentrais de vacances, j’avais des piles de courriers gigantesques. Aujourd’hui, cela n’existe plus. Une connexion mesurée permet de reprendre l’activité plus doucement, plus normalement, plutôt que d’être assommé par des tonnes de mails une fois rentré.
Est-ce à dire qu’il ne faut jamais de déconnecter ?
Je pense que l’on ne peut pas échapper à la connexion de nos jours. D’une certaine façon, nous sommes tous connectés au monde vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Aujourd’hui, il se vend cinq fois plus de smartphones qu’il ne nait d’enfants.
Il y a quelque temps, j’étais en vacances au ski et sur le domaine de la station, sur tous les départs de remontes pentes, télésièges, ou télécabines, il était placardé “wifi gratuit” ! Que faisaient les gens ? Ils regardaient tous leur smartphone… En réalité, je pense que cette connexion permanente arrange tout le monde. Là où il commence à y avoir dérive, c’est lorsque l’on ne respecte pas le caractère asynchrone des communications permis par les outils digitaux modernes.
Comment cela se manifeste en pratique ?
Je passe à peu près une semaine toutes les six semaines en Chine, où nous réalisons un tiers de notre chiffre d’affaires avec 2 500 magasins implantés dans ce pays. Il y a six heures de décalage horaire. Quand je me lève le matin là-bas et que je pars travailler à 8h00, il est donc deux heures du matin pour mes collègues en France. Qu’est-ce que je dois faire ? Attendre 15h00 pour pouvoir envoyer un message ou est-ce que j’envoie un message de ma chambre avant de prendre le petit déjeuner sachant qu’effectivement mes collègues vont le recevoir dans la nuit ? Ce n’est pas parce que je leur envoie un message au beau milieu de la nuit que j’attends d’eux une réponse immédiate. Je ne leur demande pas de se réveiller pour me répondre et puis de mon côté, quand ils m’écrivent et que c’est moi qui suis couché, je n’ai absolument pas l’intention de me lever la nuit pour répondre aux mails.
J’encourage vraiment chacun à faire de ce sujet de la déconnexion une question de management. La connexion fait partie intégrante de notre vie. Vouloir absolument appliquer la déconnexion, c’est adopter des solutions du passé sur des fonctionnements de l’avenir.
C’est pour ça que cette histoire de droit à la déconnexion est pour moi une mauvaise réponse à une vraie question. Il faut respecter le rythme de travail des gens. Personnellement, j’aime bien me mettre à jour le dimanche soir avant de commencer ma semaine. Je vais envoyer des messages aux personnes qui travaillent avec moi le dimanche. Je ne leur demande pas pour autant d’adopter mon rythme. C’est simplement que, lorsqu’ils vont arriver le lundi matin au boulot ils verront les sujets qui me préoccupent et sur lesquels j’ai sollicité leur avis ou leur conseil. Et moi, ça me va très bien !
« Aujourd’hui, on doit réfléchir digital systématiquement »
La clé, c’est donc la flexibilité ?
Chez Etam, nous avons interdit les réunions après 18h00 dans les services centraux. Nous avons beaucoup de cadres qui préfèrent rentrer chez eux pas trop tard le soir plutôt que de s’éterniser au bureau. Ces personnes ont souvent besoin de temps sur le créneau horaire 18h-20h et beaucoup retournent sur leur PC à dix heures du soir pour gagner en flexibilité la journée. Je pense qu’il faut simplement respecter le rythme de chacun.
C’est pour ça qu’une déconnexion totale n’a pas de sens pour moi, notamment quand j’entends qu’on pourrait débrancher les serveurs le soir pour les rallumer le lendemain matin… Quand, le 13 novembre, le Bataclan et plusieurs terrasses parisiennes ont été frappés, nous avons réalisé un comité de direction virtuel extraordinaire dans la nuit. Nous nous sommes connectés les uns aux autres, et on a pris des décisions pour savoir ce qu’on faisait avec l’ensemble de nos magasins le lendemain. Est-ce qu’on ouvrait ? Est-ce qu’on fermait ? Les décisions qui ont été prises, ont pu être communiquées aux responsables de magasins qui, elles-mêmes, ont pu les transmettre à leurs hôtesses de vente. Vous aviez beaucoup de staffs qui étaient angoissés en pensant à leur retour au travail, et on ne savait pas comment ça allait se passer le lendemain… Grâce aux moyens de communication à notre disposition, nous avons pu leur dire en temps réel que nous fermions nos magasins le lendemain matin.
Mais le salarié n’est-il pas de plus en plus déconcentré et dissipé avec cette multiplicité d’outils technologiques à sa disposition ?
Je ne le crois pas. À chaque fois que l’on vit une époque ou un temps nouveau, on a l’impression que c’est fondamentalement différent du temps qui précède… Je ne crois pas fondamentalement à cette vision des choses. Qu’est ce qui donne à un salarié l’envie de travailler aujourd’hui ? La même chose qu’il y a dix ou vingt ans : l’estime qu’on lui porte. Et ça, c’est intemporel et trans-générationnel ! L’estime, c’est l’intérêt et l’attention que l’on porte aux autres et je crois que c’est la qualité première d’un manager.
Quel est justement le rôle du DRH aujourd’hui ?
Vous avez trois principaux piliers dans la RH. Le premier pilier, c’est l’administration du personnel (paie, gestion des contrats). Le deuxième pilier, ce sont les relations sociales, avec la gestion de la relation avec les syndicats d’entreprises. Le troisième et dernier pilier, c’est le développement des « hommes », qui regroupe notamment le recrutement, la formation, la gestion des parcours, la communication interne, l’image employeur.
J’entends parfois que le DRH va disparaître, en raison de la digitalisation du métier… J’en doute fortement. Je ne suis pas certain que les qualités qui permettent à quelqu’un d’être aujourd’hui un bon DRH ne seront pas les mêmes qui lui permettront d’être un bon DRH en 2025.
Le rôle des ressources humaines, c’est de fournir à l’entreprise la meilleure force de travail possible, en recrutant les meilleurs, en les formant, en les développant, en mettant en place des systèmes de rémunérations incitatifs, en installant des processus qui permettent de récupérer la motivation des personnes… Le vrai défi est là !
Une entreprise réussit à partir du moment où elle a la meilleure force de travail possible. Et ça, c’est la responsabilité du DRH.
« Je crois fermement que lorsque vous mettez
quelqu’un sous pression, vous réduisez ses capacités
de façon très significative »
Votre mission n’a donc pas évolué depuis vos débuts dans le métier ?
Le numérique est une pierre qui s’est rajoutée progressivement à l’ensemble de ce dispositif. Aujourd’hui, on doit réfléchir digital systématiquement.
Chez Etam, nous avons par exemple lancé une application qui permet à une responsable de magasin qui a besoin d’heures de les afficher sur son smartphone pour que les hôtesses de vente puissent les réaliser en fonction de leurs disponibilités. L’ensemble de nos plannings sont ainsi dématérialisés et mis à jour en temps réel. On a également mis en place un système qui permet à chaque vendeuse de calculer instantanément le bonus qu’elle pourra toucher sur le mois, au regard des performances de son magasin. Nous essayons toujours de mettre en place des univers de convivialité qui puissent être utilisé par les jeunes, avec un système de valeurs qui allie bienveillance, élégance audace et exigence.
Ce réflexe digital, il faut l’avoir dans tout ce qu’on peut entreprendre en mode RH, mais les sujets de fond restent les mêmes.
Et que pensez-vous du travail en famille, même quand on n’est pas un homme politique ?
Etam est une entreprise familiale. Qu’un couple travaille dans le même service ou dans la même entité, ce n’est pas simple parce qu’à ce moment-là vous n’avez justement pas de déconnexion. Cela étant dit, combien de couples se sont rencontrés sur leur lieu de travail ? L’entreprise est le lieu où l’on passe le plus clair de notre temps. Sur le principe, je n’ai donc rien contre le travail en famille.
Le lancinant débat sur les 35 heures est-il toujours d’actualité selon vous ?
C’est pour moi un faux débat. Les 35 heures existent depuis le début du 21ème siècle, c’est-à-dire depuis seize ans. Si elles avaient dû couler les entreprises, on serait au courant ! Le débat est aujourd’hui manichéen : si vous êtes de gauche, vous êtes pour les 35 heures ; si vous êtes de droite, vous êtes contre… Depuis l’instauration de cette loi et jusqu’à ce jour, toutes les entreprises ont mis en place des accords, soit de modulation, soit de fonctionnement divers et variés, qui permettent de très bien gérer ces 35 heures. Ce sujet n’est vraiment plus un problème dans l’énorme majorité des entreprises.
Quel sens donner au travail dans cette perspective ?
Il n’y a pas que le travail dans la vie ! Mais en fait, globalement, les Français sont heureux au travail. Il n’y a qu’à lire les résultats de l’enquête de la CFDT sur le travail, c’est très intéressant. Je crois fondamentalement qu’il y a plus de gens qui aiment leur travail que de gens qui ne l’aiment pas.
Un travail vous donne un salaire qui vous permet de faire un certain nombre de choses, vous donne de la sécurité, vous permet de vous sentir utile, estimé, de prendre des initiatives, de participer, de vous développer dans l’entité où vous êtes, entraînant un sentiment d’appartenance qui peut aller jusqu’à la réalisation de soi. Ce n’est pas un raisonnement “bisounours” ! Ce n’est pas idyllique, ce n’est pas tout le temps comme ça, notamment parce qu’un certain nombre de managers sont assez frileux sur l’estime qu’ils sont capables de donner aux autres mais, sur le fond, vous avez une grande majorité de personnes qui vont travailler le matin avec envie.
Qu’attendent les salariés aujourd’hui de leur entreprise ?
C’est justement ça : l’envie d’aller travailler ! Et je pense qu’au-delà de la satisfaction des besoins primaires, ils attendent de l’initiative, de la participation et de l’appartenance. Ils souhaitent être respectés et attendent que l’on s’occupe d’eux. Dans 90% des cas, quand quelqu’un démissionne, c’est son chef direct qui en est la raison principale.
Et donc pas de l’entreprise elle-même…
Non ! Vous avez l’entreprise (le centre, la stratégie, la réflexion à long terme…) et puis vous avez le patron direct de la personne. Et ce sont ces managers de proximité qui font l’ambiance dans une entreprise. Si vous avez du mépris pour les gens qui travaillent avec vous, ce sera difficile qu’eux même réussissent à embarquer les gens qui sont avec eux.
Et vous, qu’attendez-vous des salariés ?
Il faudrait leur demander ! Ce que je sais, c’est que beaucoup de personnes qui travaillent avec moi le font depuis longtemps. Le directeur des relations sociales d’Etam travaille par exemple avec moi depuis vingt-trois ans. J’ai une confiance totale en mes collaborateurs et cette confiance repose sur leur intelligence, sur leur implication et, justement, sur l’attention qu’ils portent aux autres.
J’attends d’eux qu’ils soient en permanence efficaces. Et dans la RH, l’efficacité repose à la fois sur des considérations de court terme, de technique et de gestion, puis sur des considérations de long terme, de stratégie, de planification d’actions au-delà du strict quotidien. C’est une vision d’ensemble.
« Ce n’est pas le travail qui rend malade,
c’est la mauvaise utilisation qui en est faite »
Quelles sont, selon vous, les qualités humaines et professionnelles du collaborateur idéal ?
En premier lieu, la prise de décisions. Quand vous êtes le patron d’une équipe, la responsabilité, vous l’avez toujours, c’est évident. Mais il faut également être en capacité de déléguer votre pouvoir, c’est-à-dire d’assumer la responsabilité de décisions qui ne sont pas prises par vous mais dont vous serez responsable.
Ensuite, un manager ne doit surtout pas cultiver de stress, ou, du moins, il doit garder ce stress pour lui et ainsi permettre aux gens qui travaillent pour lui d’évoluer dans les meilleures conditions possibles, c’est-à-dire de travailler de manière apaisée, détendue. Ça ne veut pas dire que c’est la plage mais ça veut dire qu’il faut mettre les collaborateurs dans les meilleures dispositions, quitte à garder pour soi un certain nombre de pressions. Je crois fermement que lorsque vous mettez quelqu’un sous pression, vous réduisez ses capacités de façon très significative. Le management par le stress est un mauvais calcul.
L’esprit d’entreprise existe-t-il encore ?
Parfaitement ! Vous avez aujourd’hui beaucoup d’entreprises avec des turn-over tout à fait raisonnables, même si je trouve que le temps de passage dans une entreprise tend à se réduire, avec des temps qui sont aujourd’hui de l’ordre de trois ou cinq ans. Pour autant, l’immense majorité des salariés ne s’amusent pas à chercher une nouvelle entreprise tous les quatre matins.
Combien de temps rester dans une entreprise alors ?
Mon sentiment est qu’il faut rester dans une entreprise tant qu’on a envie d’y aller et d’y retourner en se levant le matin. Des petits coups de blues quand on se lève du pied gauche, cela arrive. Tout n’est pas à jeter à la moindre insatisfaction.
Après, les évolutions font partie d’une carrière. Des personnes peuvent acquérir de nouvelles compétences et changer de poste dans l’entreprise pour y rester plus longtemps plutôt que d’aller voir ailleurs. Je ne parlerai donc pas de temps passé dans une entreprise mais de temps passé à un poste. Et le temps dans un poste doit pour moi osciller entre trois et cinq ans.
Burn-out, bore-out, brown-out… Le travail est-il source de malaise ?
Ce n’est pas le travail qui rend malade, c’est la mauvaise utilisation qui en est faite, c’est le résultat d’un mauvais management. Quand vous avez un collaborateur qui ne se sent pas bien, il faut tout de suite redresser la situation, en pointant les raisons de fond de ce mal-être. Dans ce cas de figure, c’est toute l’attention et la sensibilité du manager qui doivent intervenir. Il faut toujours être attentif aux autres. Le travail peut être quelque chose d’extrêmement positif ; il peut aussi parfois être destructeur.
Le travail de demain sera-t-il encore humain ?
Il faudra surtout voir comment l’intelligence artificielle sera utilisée dans le travail. Ce sera une vraie révolution, qui commence déjà mais dont on ne mesure à l’heure actuelle que les prémices. Hier, la révolution Gutenberg et l’apparition de l’imprimerie ne concernaient qu’une élite. Aujourd’hui, la révolution numérique, chacun peut se l’approprier. Tout le monde a accès instantanément à tout. C’est fantastique !
Je suis fondamentalement optimiste sur le fait que ce n’est pas parce qu’on développe des outils très sophistiqués que l’homme perd son rôle et son influence. Et peut-être que, finalement, l’intelligence artificielle des années 2030 n’apportera pas plus de changements que le métier à tisser installé à Lyon dans le courant du 19e siècle.
L’homme a toujours eu besoin d’outils pour se développer et progresser, afin de se concentrer sur les tâches les plus nobles. J’espère que l’IA ne renversera pas cela.
Mais il ne faut pas être fataliste. Le monde a toujours changé. Il y a toujours eu des évolutions, attendues, craintes, espérées… Gramsci disait que le pessimisme de l’intelligence se dissout dans l’optimisme de l’action. J’y crois beaucoup. Plus nos outils seront sophistiqués, plus la place de l’homme s’en retrouvera renforcée.
ADEKWA Avocats
Cabinet d’avocats
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