Président de PARIS 2024
“LES JEUX IMPACTERONT
NOTRE SOCIÉTÉ POUR
LES TRENTE PROCHAINES ANNÉES »
Président de la Fédération française de rugby (1991-2008) puis de l’International Rugby Board pendant près de dix ans, BERNARD LAPASSET conduit aujourd’hui un nouveau défi.
Compétiteur, le dirigeant et stratège a trouvé dans Paris 2024 un nouveau terrain de Jeux. Avec méthode, passion et convictions, il pilote et dirige avec Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë, la candidature française pour les Jeux olympiques qui se dérouleront dans huit ans. Sous le feu des projecteurs comme en coulisses, Bernard Lapasset active ses réseaux et se démène pour transformer l’essai et faire triompher la Capitale !
Le 13 septembre 2017, le Comité international olympique (CIO) annoncera la ville qui accueillera les JO de 2024… Que faire jusqu’à cette date pour que La Force d’un rêve, leitmotiv de la candidature parisienne, devienne réalité ?
Nous devons poursuivre inlassablement et amplifier, lors de ces douze prochains mois, le travail qui a été entrepris depuis le lancement officiel de notre candidature, en juin 2015. À l’image de ce que nous avons fait à l’occasion des Jeux de Rio, il nous faut sans cesse rester à l’écoute des attentes du CIO, et dans le même temps, promouvoir notre projet, expliquer et convaincre. Convaincre que notre projet représente, au-delà des semaines de compétition que constituent les Jeux, une formidable opportunité de transformer durablement notre pays en termes de pratique sportive, de santé, d’éducation, d’inclusion sociale, d’accessibilité. Les Jeux impacteront notre société pour les trente prochaines années. Convaincre également que nous sommes le meilleur partenaire possible du CIO, en proposant un projet durable et responsable, en garantissant une expérience unique aux athlètes qui auront le privilège de vivre des Jeux spectaculaires, festifs, ouverts au plus grand nombre et porteurs de sens.
Quels sont les atouts de Paris 2024 face à ses concurrents ?
Ils sont multiples. Le tout premier, ce sont nos athlètes. Ils sont au cœur de notre projet. Ce sont eux qui font les Jeux. Ils ont une véritable vision de ce que doivent être les Jeux. C’est pourquoi, au sein de nos instances, les sportifs pèsent pour 55% des voix. Ils portent un projet fédérateur, qui bénéficie d’une véritable unité politique, qui suscite un engouement fort du monde économique (NDLR : 12 partenaires de renom ont déjà rejoint la candidature) et s’appuie sur une belle adhésion populaire. Paris 2024 offrira un cadre unique aux Jeux. Imaginez le marathon visitant les plus beaux monuments de la capitale, le beach volley au pied de la Tour Eiffel, le tir à l’arc sur l’Esplanade des Invalides, l’escrime au Grand Palais, l’équitation au Château de Versailles. Les équipements sportifs les plus emblématiques, comme le Stade de France, Roland-Garros ou la Paris Arena 1, se mettront également au service des Jeux. Ainsi, 95% des équipements du projet Paris 2024 sont déjà existants ou seront temporaires. Ce qui garantit des Jeux responsables et au coût maîtrisé. Seuls le centre aquatique et les villages des athlètes et médias feront l’objet de constructions nouvelles, qui seront ensuite offertes en héritage à la population sous la forme de 5 000 logements et d’équipements de proximité.
La menace terroriste peut-elle constituer un frein rédhibitoire ?
La sécurité n’est pas un enjeu spécifique au sport, ni lié à un territoire. C’est un problème national, européen et international qui dépasse malheureusement le cadre des attaques terroristes récentes auxquelles la France a été confrontée. Tous les grands États ont été touchés et sont concernés par cette menace protéiforme et parfois imprévisible. La sécurité est une priorité pour tous les organisateurs de grands événements, qu’ils soient sportifs ou non. En France, ceux-ci s’appuient sur une véritable coopération avec les services de l’Etat. L’Euro 2016, organisé avec succès récemment sur l’ensemble de notre territoire national, a démontré que notre méthode était la bonne et que nous savions organiser des événements de grande ampleur, populaires, festifs et sûrs.
Les autorités doivent sans cesse s’adapter à de nouvelles menaces. Les problèmes de terrorisme que nous connaissons aujourd’hui sont traités avec la plus grande détermination, même si la menace ne disparaît jamais complètement. La sécurité est un problème d’actualité. 2024, c’est dans huit ans, mais notre vigilance sur le sujet est quotidienne.
« NOTRE RESPONSABILITÉ EST
DE TENIR DEBOUT… »
Dans ce contexte parfois anxiogène, quel rôle le sport et le mouvement olympique plus précisément peuvent-ils jouer ?
Face à ces menaces contre notre société et nos modes de vie, notre responsabilité est de tenir debout, de garder la tête haute et de continuer à porter des projets et des ambitions pour notre pays, pour sa jeunesse notamment. Notre détermination à porter un projet d’avenir positif et fédérateur est encore plus forte. L’Olympisme prône la paix, l’universalisme, le respect, l’amitié entre tous les peuples et les cultures. Cet engagement intact, c’est notre manière de dire à la génération 2024 et aux suivantes : un monde de paix, un monde meilleur est possible et notre ambition d’y contribuer est chaque jour plus forte.
En août, vous vous êtes rendu au Brésil pour assister aux Jeux de Rio. Quels enseignements tirez-vous de ce déplacement ?
Les Jeux constituaient une opportunité unique pour rencontrer l’ensemble des acteurs du monde olympique réunis à Rio : les athlètes, les Fédérations Internationales, les comités olympiques, les membres du CIO, les sponsors, les médias. Nous les avons écoutés pour connaître précisément leurs souhaits, leurs attentes, et nous avons saisi l’occasion de promouvoir non seulement notre projet, mais plus globalement Paris et la France, avec notamment la présence de la Maire et du Président de la République.
Nous avons aussi profité de l’événement pour observer la façon dont les Brésiliens ont organisé leurs Jeux. L’équipe Paris 2024, qui a participé au programme des « observateurs » proposé par le CIO aux villes candidates, a ainsi ramené dans ses bagages de précieuses informations qui viendront nourrir et enrichir le projet dans les prochaines semaines.
L’expérience des Jeux de Rio a aussi rappelé la difficulté d’organiser un tel événement. Rio et le Brésil sont différents de la France. Nous possédons un réel savoir-faire et une solide expérience en matière d’organisation de grands événements internationaux. Chaque fois qu’elle accueille une compétition d’envergure mondiale, la France livre un événement festif, sûr et qui rencontre un énorme succès populaire.
L’intérêt que les acteurs du monde olympique manifestent à l’égard de notre projet, leurs retours, nous confortent dans le fait que nous avons de vraies forces, que notre projet a du sens. Nous proposons des cadres spectaculaires pour les compétitions, la quasi-totalité des équipements est déjà en place… Notre projet plaît et rassure. Ce que nous avons vu et vécu à Rio nous conforte également dans la conception de notre projet, qui se veut dense et compact, servi par un réseau de transport déjà extrêmement performant.
Pour Paris 2024, les athlètes sont placés au cœur du projet olympique. Est-ce là la clé du succès ?
C’est un élément clé. Depuis les premières étapes du projet, en passant par l’étude d’opportunité et la déclaration officielle de candidature, les sportifs sont en première ligne. Au sein du Comité de candidature, un Comité des Athlètes regroupe 24 champions de trois générations (anciens sportifs, sportifs en activité, génération 2024). Il est présidé par Teddy Riner et Marie-Amélie Le Fur. Leur implication est forte sur le contenu du projet, le choix des sites, la mobilisation de la population et du mouvement sportif. On a encore pu le constater tout récemment à leur retour de Rio.
Par ailleurs, le Comité de candidature est conduit par des dirigeants issus du monde du sport. Il est coprésidé par Tony Estanguet, seul athlète français triple médaillé d’or lors de trois Olympiades différentes (Sydney 2000, Athènes 2004 et Londres 2012), et membre du CIO depuis 2013, et par moi-même. J’ai auparavant dirigé pendant seize ans la Fédération Française de Rugby et durant huit ans World Rugby (Fédération Internationale de Rugby). Dans ce cadre, j’ai eu le privilège d’organiser trois Coupes du Monde de Rugby : en France en 2007, en Nouvelle Zélande en 2011 et en Angleterre en 2015.
À nos côtés, Etienne Thobois, Directeur Général du Comité Paris 2024, olympien à Atlanta (badminton) ; Guy Drut, membre du CIO, Champion olympique à Montréal en 1976 (athlétisme), ancien Ministre de la Jeunesse et des Sports ; Jean-Philippe Gatien, champion du monde de tennis de table, et Thierry Rey, champion Olympique de judo, occupent des rôles clés au sein du Comité de candidature.
« PARIS 2024 EST UN PROJET QUI IMPLIQUE
PLEINEMENT L’ENSEMBLE DES FRANÇAIS »
La classe politique et le public français sont-ils à vos yeux de fervents supporteurs de Paris 2024 ?
La candidature de Paris 2024 bénéficie d’un soutien unanime de l’ensemble de la classe politique, en relais du mouvement sportif qui est en première ligne. L’illustration en a une nouvelle fois été donnée à Rio. Avant d’assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux de la XXXIe Olympiade, aux côtés de la quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement qui s’est rendue à Rio, François Hollande a pris part à la conférence de presse de présentation de Paris 2024. C’était une première à ce stade pour le plus haut dirigeant d’un pays, mais surtout le signe d’une implication totale du plus haut niveau de l’Etat, au soutien de la candidature. Aux côtés des équipes de Paris 2024, Anne Hidalgo, la Maire de Paris, a passé une quinzaine de jours à Rio, multipliant les rencontres avec les membres du CIO et les représentants des Fédérations Internationales. La Présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a également effectué le déplacement au Brésil pour soutenir la candidature.
De plus, Paris 2024 est un projet qui implique pleinement l’ensemble des Français. La participation de la population à la construction de notre projet est, depuis le lancement de notre candidature, une priorité. Les mois de la phase de candidature qui nous séparent du vote du CIO (en septembre 2017 à Lima) vont nous permettre construire un projet cohérent, pertinent, « utile », et de le partager pleinement avec la population. L’ensemble des contributions viendra enrichir le contenu du projet en phase de candidature, puis en phase éventuelle d’organisation. Cette initiative est unique dans l’histoire des candidatures à l’organisation des Jeux.
Quels bénéfices concrets la France peut-elle retirer d’une organisation des Jeux ?
Le Comité Paris 2024 souhaite porter un projet qui dépasse largement le cadre du sport. Au-delà des compétitions, les Jeux Olympiques et Paralympiques constituent en effet une formidable opportunité de changer la société grâce au sport, de laisser un héritage sociétal, économique et durable à notre pays. Les Jeux faciliteront ainsi le développement de la pratique sportive. Ils permettront d’avancer vers une société plus inclusive, caractérisée par les valeurs de solidarité, d’engagement citoyen et de responsabilité. Ils favoriseront le changement de regard de la société sur le handicap. L’éducation, la santé, l’innovation, l’environnement seront également au cœur de notre projet. On le voit, par tous ces aspects, l’héritage sociétal sera une dimension clé des Jeux de 2024. Au final, les Jeux seront ce que nous voudrons en faire.
D’un point de vue économique, l’immense retentissement de l’événement permettra de favoriser l’activité, de promouvoir la France, ses territoires, ses savoir-faire, d’amplifier son rayonnement au niveau international, ou encore de développer notre secteur touristique. Une récente étude, réalisée par le CDES de Limoges, estime à 10,7 milliards d’euros – pour la seule Région Île de France – les retombées économiques des Jeux de 2024, et prévoit la création de 250 000 emplois.
Que répondez-vous à ceux qui assurent que l’organisation d’un tel événement est un gouffre financier ?
Notre projet est extrêmement responsable. Nous disposons déjà de 95% des équipements nécessaires aux Jeux. Une seule infrastructure sportive sera construite spécifiquement pour les Jeux. Il s’agit du Centre Aquatique qui verra le jour à Saint-Denis, à proximité immédiate du Stade de France. A partir de là, nous avons l’assurance de garder la maîtrise des coûts.
Mais les Jeux sont également l’occasion de contribuer au développement de certains territoires. Dans le cadre du projet Paris 2024, ces investissements ont tous été identifiés comme des besoins pour les populations et les Jeux viennent s’inscrire dans ce projet de développement en précisant une date buttoir. En l’occurrence, les villages des athlètes et des médias, qui seront construits à l’occasion des Jeux, permettront de rendre 5 000 logements au département de la Seine Saint-Denis.
« NOUS DISPOSONS DÉJÀ DE 95%
DES ÉQUIPEMENTS NÉCESSAIRES AUX JEUX »
Quel est votre plus beau souvenir des Jeux de Rio ?
Les Jeux ont été magnifiques. De nouveaux champions se sont révélés. De grandes stars, à l’image de Bolt ou de Phelps, ont marqué les Jeux de leur empreinte. Je retiens également le très beau comportement de l’équipe de France qui, après un début difficile, a réussi de très beaux Jeux, en effaçant son record de médailles qui datait de Pékin en 2008, avec 42 récompenses. Et parmi celles-ci, de magnifiques histoires, comme celles d’Emilie Andéol, ou de Tony Yoka et d’Estelle Mossely, symboles de la génération 2024. Je n’oublie pas, bien sûr, Teddy Riner, notre porte-drapeau qui a su se montrer à la hauteur de l’immense défi qui lui était proposé. Et pour conclure, je garderai en mémoire les magnifiques podiums de la première édition du Rugby à 7, auteur d’une entrée remarquée aux Jeux. Alors que j’occupais la présidence de World Rugby, j’avais remporté de haute lutte en 2009 la campagne olympique pour le retour du Rugby aux Jeux. Assister quelques années plus tard, à l’occasion de ces Jeux de Rio, à la victoire de l’Australie chez les féminines, et des Fidji chez les hommes, qui remportaient à cette occasion la toute première médaille d’or de son histoire, restera comme de grands moments de bonheur…
ADEKWA Avocats
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